Une vue de Goma chef-lieu du Nord-Kivu en RDC

La ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo (RDC), est en proie à une insécurité grandissante. La résurgence des groupes armés, dont le M23, a conduit à une augmentation significative de la présence militaire dans la ville. Mais cette sur-militarisation, loin de rassurer la population, suscite de nombreuses inquiétudes.

Déploiement massif de troupes

Depuis plusieurs mois, les rues de Goma grouillent de soldats. Des patrouilles incessantes, des check-points à chaque coin de rue, une atmosphère pesante règne dans la ville. Cette militarisation à outrance est le résultat de la multiplication des attaques des groupes armés dans la région. Le M23, en particulier, a gagné du terrain ces derniers mois, menaçant même de prendre Goma.

Eléments du M23 se retirant de Kibumba
Eléments du M23 se retirant de Kibumba (archives infocongo.net)

Impact sur la vie quotidienne

La présence militaire omniprésente a un impact considérable sur la vie quotidienne des Gomatraciens. D’un côté, la population se sent plus protégée face à la menace des rebelles. Mais d’un autre côté, la militarisation crée un climat de peur et de tension. Les contrôles incessants et les restrictions de mouvements entravent les activités économiques et sociales.Lire aussi : Assassinat d’un humanitaire à Goma : l’ombre des miliciens Wazalendo

Malgré la présence de multiples forces de sécurité, la ville est devenue invivable. Les habitants se sentent abandonnés et livrés à leur sort face à des bandits armés qui sèment la terreur.

Goma est devenue une ville invivable, où chaque sortie est un risque, chaque jour une épreuve de survie. La peur s’est installée durablement dans le quotidien des habitants, qui ne savent plus à quel saint se vouer.

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Des abus et violations des droits humains

Des accusations d’exactions et de violations des droits humains imputables aux forces de sécurité circulent également. Des cas de pillages, d’arrestations arbitraires et de violences physiques ont été rapportés par des organisations de défense des droits humains.

Explosion dans un stade à Goma
Explosion dans un stade à Goma

Une insécurité grandissante qui se traduit par des assassinats et des meurtres quotidiens, plongeant la population dans un sentiment d’effroi permanent.

Ce jeudi 4 avril, vers 18h, une nouvelle victime est venue s’ajouter à la longue liste des personnes tuées à Goma. Un énième drame qui soulève l’indignation et la colère d’une population meurtrie et exaspérée.

Un sentiment d’abandon

La population de Goma se sent abandonnée par les autorités. Malgré la présence massive des forces de sécurité, l’insécurité persiste et le sentiment d’impuissance est grandissant. La méfiance envers les militaires est profonde, et la population aspire à une paix durable et à un retour à la vie normale.

Appel à une solution durable

La sur-militarisation de Goma n’est pas une solution durable à l’insécurité dans la région. Il est nécessaire de s’attaquer aux causes profondes du conflit, notamment la pauvreté, l’impunité et la corruption. La mise en place d’une armée républicaine et respectueuse des droits humains est également essentielle.

En attendant, la population de Goma continue de vivre dans la peur et l’incertitude. L’avenir de la ville est incertain, et la question de la sur-militarisation reste un sujet brûlant.

Amour Imani Christian