RDC : Un rapport de l’ONU détaille les horreurs de la violence à Yumbi

Violences à Yumbi, Mai-ndonme

D
e graves attaques intercommunautaires menées du 16 au 18 décembre 2018 sur quatre sites avaient été planifiées et exécutées avec le soutien des chefs coutumiers et pourraient constituer des crimes contre l’humanité, a révèle une mission d’enquête spéciale sur le territoire de Yumbi, dans la province de Maï-Ndombe, à l’ouest de la République démocratique du Congo (RDC).

 

Un apport de l’ONU, publie ce 12 mars, a Genève, détaille les horreurs de la violence dans l’ouest de la RDC, appelle à des mesures pour poursuivre les responsables et éviter de nouvelles effusions de sang. Ce rapport précise que le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme en RDC a ouvert une enquête après avoir reçu des allégations selon lesquelles 890 personnes auraient été tuées et des milliers d’autres déplacées à la suite d’affrontements entre les communautés Banunu et Batende.

Plus de 500 personnes tuées

L’enquête a pu confirmer qu’au moins 535 hommes, femmes et enfants ont été tués et 111 autres blessés dans les villes de Yumbi, Bongende et Nkolo II. En outre, près d’un millier de bâtiments, principalement des maisons ainsi que des églises, des écoles et des centres de santé ont été détruits ou pillés. L’équipe d’enquête n’a pas pu se rendre au Camp Nbanzi où des attaques auraient également été rapportées.

Le nombre réel de victimes serait probablement plus élevé, car de nombreux corps ont vraisemblablement été jetés dans le fleuve Congo, souligne ce rapport. Comme pour le nombre des personnes disparues, il n’a également pas été possible de le confirmer. Cependant, on estime à 19 000 le nombre de personnes déplacées par la violence, dont 16 000 ayant traversé le fleuve Congo pour se rendre en République du Congo.

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L’enquête a révélé que les attaques, déclenchées suite à un différend à propos de l’enterrement d’un chef coutumier Banunu, ont suivi des schémas remarquablement similaires. Caractérisées par leur violence et leur rapidité, elles n’ont laissé que peu de temps aux victimes pour fuir.

Une similitude révélatrice

Les attaques étaient dirigées par des villageois Batende équipés d’armes à feu, notamment de fusils de chasse, de machettes, d’arcs, de flèches et d’essence, et ciblaient les villageois Banunu. Les victimes ont été attaquées dans les rues, chez elles et alors qu’elles tentaient de fuir. La similitude dans la manière dont les attaques ont été menées suppose qu’une consultation et une organisation préalable ont eu lieu”, explique ce rapport.

P. de Tarse