L’information est plus qu’alarmante, un drapeau étranger qui flotte dans le ciel congolais, au Sud-Kivu, ne peut laisser de marbre un seul congolais. La province du Sud-Kivu ne jouit pas du statut d’extra-territorialité du Burundi, pour ne pas le citer, pour que son drapeau y soit hissé impunément. Et pourtant, un prêtre catholique, le père Aristide Kataliko, qui s’est confié à infocongo.net est formel.
L’ancien responsable de la Radio Moto qui émet dans le territoire de Oicha et qui vient de séjourner dans cette partie de la république se dit très surpris que le drapeau d’un pays étranger puisse flotter au Sud-Kivu au vu et au su de tout le monde sans que l’Etat congolais, qui à son sens est démissionnaire, ne puisse tirer une sonnette d’alarme et prendre des mesures conséquentes :
« On ne peut pas comprendre qu’un pays étranger puisse poster son drapeau au sud Kivu sans que l’Etat congolais ne dise mot, et même la presse tant nationale qu’internationale n’en a pas fait allusion. Il faut dire à notre Etat qu’il est esclave. Nous ne pouvons pas compter sur la nouvelle classe politique et toutes les institutions en place surtout quand on sait comment ils ont été boutiqués. »
A la question de savoir si l’on pouvait compter sur la Monusco, le prélat catholique s’est montré très critique : « Comment comprendre qu’avec un aussi important arsenal militaire cette mission ne vient pas à bout de ces rebelles et groupes armées. La Monusco est un mal nécessaire, mais souffre d’un manque d’assistance à personne en danger.»
Onu, vraie complice
Le père Aristide Kataliko, n’est pas allé par quatre chemins pour dénoncer la complicité de l’Organisation des nations unies, ONU, à travers ses agences qui ont inondé toute la partie est du territoire congolais :
« Il ne faut plus compter sur l’ONU qui nous a prouvé plus d’une fois qu’elle est complice. Les massacres du 02 octobre 2014 à Beni se sont passés en présence des casques bleus qui n’ont pas réagi, alors qu’ils voyaient comment la pauvre population était massacrée.
Un journaliste privilégie les faits et c’est ce que je fais, je dis ce qui s’est passé contrairement à tous les journalistes qui sont à Kinshasa et qui parlent de Beni sans y avoir été. Est-ce de la magie de dire que l’ONU n’est pas avec nous ? Qu’est-ce qu’il faut encore prouver sur ce sujet. Le nombre de morts que compte l’Est du Congo aujourd’hui est largement supérieur au génocide rwandais, qui en parle ?
Une armée inféodée
L’une des questions auxquelles le missionnaire a répondu c’est en rapport avec l’armée congolaise. Le prêtre a souligné qu’il ne faut plus compter sur cette armée qui a été d’abord trahi par les autorités militaires qui ont plus servis les intérêts étrangers et contribué à sa déstabilisation :
« Comment voulez-vous qu’un haut officier de l’armée congolaise bien connu ici se réfugie au Rwanda qu’il était censé combattre après la chute de la partie est par le M23, et qui réapparaît plus tard et se voit promu au rang de général major avec un poste stratégique ? Les ennemis ont pénétré notre armée de l’intérieur et savent manipuler les généraux congolais pour qu’ils ne servent pas leur pays. Sans une armée républicaine, ça sera difficile de faire face à l’ennemi »
Equation Tshisekedi
Quant à l’arrivé au pouvoir de Félix Tshisekedi, le père Kataliko estime que l’actuel chef de l’état est coincé par un contrat qui va le suivre durant tout son mandat :
« Tant que le contrat entre le FCC-CASH sera un mystère, Félix n’aura pas une marge de manœuvre car il devra répondre à ceux qui l’ont placé au pouvoir. C’est tout de même une première dans l’histoire des nations de voir que les militants d’un parti politique qui a le pouvoir puissent descendre chaque fois dans la rue.
Ça devrait nous interpeller, eux qui ont le monopole du pouvoir mais qui se plaignent, l’avez-vous vu dans quel pays ? C’est les choses à l’envers ! Comme avec Mzee LD Kabila, il suffira qu’il dise un jour aux rwandais ou je ne sais qui de foutre le camp, peut être que c’est lui qui partira le premier. »
Ce qu’il faut envisager
L’assomptionniste pense que les congolais devraient être unis comme toujours et ne laisser personne prendre une portion du sol congolais :
« L’armée congolaise inféodée massacre à visage couvert/ les responsables c’est la tête. La complicité entre les faux mai-mai et l’armée d’occupation est pour arriver à un objectif qu’ils ont toujours poursuivi ensemble. Il ne faut pas céder à la tentation des fibres ethniques qu’ils ont essayé de mettre en place entre le Kasaï et le Bandundu. Le Congo ne pourra jamais décoller sans l’est. Il nous faut aussi un collectif des journalistes qui seront prêts à se sacrifier pour la cause de la partie est de notre pays. »
A la question de savoir si la question de la république de Ruwenzori est fondée, le père Aristide Kataliko a répondu par l’affirmatif en soulignant que c’est depuis 1992 que tout a été planifié avec carte à l’appui. C’est à cet effet, qu’il demande la mobilisation de tous les congolais car l’ennemi est très déterminé pour un assaut final et Minembwe en est la preuve
Jacques Kalokola