Lionel Mpasi gardien de but des Léopards

Sept. C’est le nombre d’arrêts décisif qu’a réalisé dimanche Lionel Mpasi, 28 ans, pour sa seconde cape et première titularisation avec la RD Congo. Un total impressionnant qui a été déterminant dans la victoire ô combien précieuse des siens au Gabon (0-2), dans le cadre de la 5ème journée des éliminatoires de la CAN 2023. Portrait d’un joueur à l’éclosion tardive, qui semble enfin se rapprocher du gros potentiel affiché durant sa jeunesse.

Aussi charmante soit-elle, Rodez, petite ville de 25 000 âmes nichée au cœur de l’Aveyron, n’est pas l’endroit le plus glamour pour vivre lorsqu’on a dans la vingtaine. Pourtant, c’est là que Lionel Mpasi a établi son fief depuis 2016. Il y a connu le National 2, le National et enfin la Ligue 2 depuis la saison 2019-2020. En quatre exercices dans l’antichambre de l’élite du football français, le natif de Meaux en région parisienne a eu le temps de disputer un honorable total de 86 rencontres. Et même si les Rouge et Jaune ne jouent pas les premiers rôles en Ligue 2, Mpasi a enfin réussi à faire son trou dans le Sud, après avoir joué les seconds couteaux entre 2016 et 2020 (5 rencontres de championnat disputées) et vécu les accessions du club depuis le banc de touche.

Lionel Mpasi, gardien de but des Léopards de la RDC

Il a connu le PSG et l’Équipe de France

Formé au Paris-Saint-Germain entre 2009 et 2012, Mpasi garde un bon souvenir de son expérience dans le club de la capitale. « Quand j’ai rejoint le centre de formation, j’avais des étoiles dans les yeux. Étant de la région parisienne, c’était une énorme fierté d’être recruté par le PSG. J’ai profité de tous les moments là-bas. J’ai eu la chance de fréquenter des supers coachs et coéquipiers. Il y avait notamment Presnel Kimpembe, Adrien Rabiot ou Kingsley Coman qui sont aujourd’hui tout en haut du niveau professionnel. C’est un passage qui m’a beaucoup apporté » explique le dernier rempart Ruthénois, dans des propos rapportés par nos confrères de Sportnewsafrica.

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Ses trois saisons dans le club Rouge et Bleu lui ouvriront notamment les portes de l’Équipe de France, avec qui il glanera 12 sélections entre les catégories U16 et U18. Mais, barré par Alphonse Areola et Mike Maignan, il n’aura jamais sa chance au PSG. Son étiquette de gardien prometteur lui permet toutefois de rebondir rapidement au Toulouse FC, où il signe à sa majorité son premier contrat professionnel en 2012. Mais tout ne se passera pas comme prévu dans le club de la Haute-Garonne. En trois ans dans la Ville Rose, il ne dispute pas la moindre minute en équipe première.

Au chômage à 21 ans

Pendant que ses anciens potes du Camp des Loges sont en haut de l’affiche, Mpasi signe lui à Rodez, en National 2. Une atmosphère nettement moins grisante qui aurait pu sonner comme un échec cuisant, surtout après avoir été considéré quelques années auparavant comme l’un des gardiens les plus prometteurs de sa génération. Pourtant, sa signature dans le club occitan sonnera comme un véritable soulagement pour Mpasi, qui sortait à ce moment-là d’une douloureuse période de chômage lors de la saison 2015-2016 : « Honnêtement, c’était très, très dur mentalement. Heureusement que ma famille et mes amis étaient présents pour me soutenir. Ma foi en Dieu m’a aussi aidé pendant cette période » explique le Parisien de naissance.

Bientôt numéro 1 en sélection ?

Lorsqu’il gardait les cages des Bleuets, Mpasi rêvait sans doute secrètement de succéder à Hugo Lloris. Onze ans plus tard, c’est finalement les Léopards dont il défendra les couleurs. Congolais de ses deux parents, il rejoint la sélection par l’intermédiaire d’un ancien Olympien « C’est Cédric Bakambu qui m’a contacté et qui m’a demandé si j’étais chaud pour venir en sélection. Je lui ai répondu que j’étais ok et que ça me ferait plaisir. Ensuite, l’adjoint du sélectionneur est venu me contacter sur les réseaux. On a discuté et je lui ai confirmé que j’étais à leur disposition » explique le portier d’1 mètre 82. Après son baptême du feu contre Bahreïn (défaite 0-1) le 1er février 2022, il a donc connu sa seconde cape seize mois plus tard contre le Gabon (victoire 0-2). Décisif, il a littéralement écoeuré Pierre-Emerick Aubameyang et ses coéquipiers. En prenant le scalp sur leur adversaire, désormais second à la faveur d’une moins bonne différence de buts, la RDC se positionne en tête du groupe I avec 7 points.

De quoi faire réfléchir le sélectionneur Sébastien Desabre ? La question peut se poser, tant le poste de gardien semble ouvert depuis le départ à la retraite de l’emblématique Robert Kidiaba en 2015. Joël Kiassumbua, 31 ans et 23 sélections au compteur, est aujourd’hui le gardien numéro un dans la hiérarchie. Mais le pensionnaire de Bellinzone (D2 Suisse) peine à véritablement convaincre. Baggio Siadi (TP Mazembe, RDC) 25 ans et 4 sélections, ne parvient pas non plus à éclore avec les Léopards. Lionel Mpasi a donc une belle carte à jouer en équipe nationale. À voir s’il sera aligné lors du prochain match, décisif, le 4 septembre devant le Soudan. Lire aussi: Les Léopards de la RDC foudroient les Panthères du Gabon à domicile 2-0 – Infocongo

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Anthony Olivier/AFRIK FOOT