Incendie du siège Ensemble pour la République à Mbuji-Mayi

Trois militants d’Ensemble pour la République, le parti de l’opposant Moïse Katumbi, ont été grièvement blessés, et le siège du parti été saccagé et incendié à Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province du Kasaï-Oriental. Ces incidents ont eu lieu dimanche 31 décembre 2023, à l’annonce par la CENI de la victoire de Félix Tshisekedi à l’élection présidentielle du 20 décembre dernier.

Selon Richard Kanyinda, responsable d’u parti dans le’Ensembl pour la République au Kasaï-Oriental, des actes de violence et de pillage ont également été perpétrés à Tshilenge, à près de 30 km de Mbuji-Mayi, où l’épouse d’un des responsables du parti a subi des violences physiques.

« Ils sont allés saccager notre siège parce qu’ils ne veulent pas d’Ensemble dans l’espace du Kasai. 3 de nos militants sont grièvement blessés. La résidence du président interfédéral à Mbujimayi a été complètement pillée. Ils ont sérieusement tabassé l’épouse du vice-président et saccagé deux résidences du président du parti à Tshilenge. Le président fédéral de la commune de la Kanshi à Mbujimayi et deux de ses adjoints vivent sous de fortes menaces. Nous vivons tous en clandestinité. Ils veulent ma tête parce que je représente Katumbi ici », a-t-il indiqué.

Richard Kanyinda, qui affirme être la cible de ces menaces depuis deux semaines, condamne ce qu’il qualifie d'”intolérance politique, de barbarie et de sauvagerie” qui touchent même sa famille, plongée dans la psychose et le traumatisme.

Passivité complice de la Police et des autorités politico-administratives

Il déplore également la passivité de la police et des autorités politico-administratives, les accusant de complicité.

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« Notre siège est sur l’unique boulevard de Mbujimayi, en diagonale de la banque centrale, où la police et l’armée sont présentes en permanence. Quelques éléments de la police avaient même été affectés à notre siège. Ce sont eux qui ont occasionné le pillage », confie-t-il.

Dans un communiqué dimanche 31 décembre 2023, l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) a fermement condamné ces actes de violence. Elle demande au ministre de l’Intérieur de prendre des mesures urgentes pour mettre fin aux violences à Mbuji-Mayi, de prévenir et anticiper des actes similaires que certains délinquants pourraient être tentés de commettre ailleurs sur le territoire national. Elle exige également que les auteurs de ces actes soient arrêtés et jugés en procédure de flagrance.

Le Bureau Conjoint des Nations Unies pour les Droits de l’Homme (BCNUDH) en République démocratique du Congo (RDC) s’est dit déjà cette semaine « préoccupé par les actes de violence, y compris ceux commis contre les femmes pendant la période électorale ».

Il avait également encouragé les forces de sécurité à veiller à ce que leurs opérations de maintien de l’ordre se déroulent dans le strict respect des règles des droits de l’homme pendant cette période.

Avec Radio Okapi.net Lire aussi : Chérubin Okende, Porte-parole d’Ensemble pour la République de Katumbi assassiné – Infocongo