Bosco Ntaganda condamné définitivement à 30 ans de prison à la CPI

La Chambre d’appel de la CPI (cour pénale internationale) a confirmé, à la majorité, ce mardi 30 mars, la décision de la Chambre de première instance VI du 8 juillet 2019, déclarant Bosco Ntaganda coupable de 18 chefs de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, commis en Ituri en République démocratique du Congo en 2002-2003. 

La Chambre d’appel de la CPI

Ancien chef de guerre en République démocratique du Congo, Bosco Ntaganda, surnommé « Terminator », avait déjà été condamné en 2019 à 30 ans de prison pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Criminel Rwandais ou Congolais?

Après le premier mandat d’arrêt, Ntaganda qui avait déclaré être sergent de l’armée rwandaise et qui avait décidé de plaider en Kinyarwanda, sa langue, a vécu librement dans l’est de la RDC pendant 7 ans, au vu et au su du gouvernement congolais, des fonctionnaires de l’ONU et des diplomates étrangers, jusqu’à sa reddition au Rwanda, en mars 2013. 

Le 18 mars 2013, le monde entier était surpris de voir le tueur qu’on avait surnommé “Terminator” dans l’Est de la RDC, se rendre à l’Ambassade américaine à Kigali, au Rwanda, alors qu’il était poursuivi par la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, dont des meurtres, des viols, des faits d’esclavage sexuel, le recrutement et l’utilisation d’enfants soldats, ainsi que des pillages commis lors du conflit de l’Ituri, dans le nord-est de la RD Congo en 2002-2003. 

En effet, en 2006 et 2012, la CPI avait émis deux mandats à son encontre pour les crimes évoqués ci-haut. Son arrivée devant la cour en ce mois de mars 2013 marquera la fin de plus d’une décennie d’implication dans de graves violations des droits humains commis dans l’est de la RD Congo. 

Lire :  Pourquoi les États-Unis et le Royaume-Uni continuent-ils à soutenir le Rwanda malgré les crimes en RDC ?

On soulignera ici l’extraordinaire travail abattu par les organisations de défense des droits de l’homme, comme Human Rights Watch, qui avaient documenté les graves crimes internationaux commis par les groupes armés, avec à leurs têtes des seigneurs de guerre comme Bosco Ntaganda. 

Soulagement après le travail de titan des ONG de défense des droits humains

« L’arrivée de Bosco Ntaganda à La Haye constituera une grande victoire pour les victimes d’atrocités commises dans l’est de la RD Congo et pour les activistes locaux qui ont œuvré à son arrestation, souvent en prenant des risques importants », a déclaré Géraldine Mattioli-Zeltner, directrice de plaidoyer au sein du programme Justice internationale à Human Rights Watch. « Le procès tant attendu de Ntaganda soulignera le rôle important de la CPI afin que justice soit rendue pour les pires crimes commis dans le monde, lorsque les tribunaux nationaux n’ont pas la capacité ou la volonté de le faire. » 

Pour rappel, les missions de la Cour pénale internationale (CPI) sont : lutter contre l’impunité pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité, génocide et agression.