Miliciens Mai-mai

Le Programme de désarmement, démobilisation, réinsertion communautaire et stabilité (P-DDRCS), n’a toujours pas connu un début de commencement, et les combattants qui s’étaient rendus et quitté le maquis menacent d’y retourner, faute d’encadrement.

En effet, la prise en charge des combattants qui quittent le maquis demeure un casse-tête pour la RDC, qui peine toujours à opérationnaliser le Programme de désarmement, démobilisation, réinsertion communautaire et stabilité (P-DDRCS).

Le prétexte est tout trouvé pour environ 22 combattants du groupe armé Yakotumba, actifs dans plusieurs contrées du territoire de Fizi qui s’étaient rendus à la Monusco début 2021 à Kilembwe chef-lieu du secteur de Lulenge, de menacer de rejoindre la brousse aux côtés de leur chef de guerre, William Amiri Yakotumba.

Selon la société civile locale, les ex-combattants déplorent notamment la non prise en charge par la Monusco. Ces ex-miliciens disent subir aussi des menaces de la part de Yakotumba qui n’a pas digéré leur reddition. 

« Pour le moment le groupe armé Yakotumba est en train de rechercher tout celui qui l’a trahi, alors ces jeunes sont insécurisés, D’ailleurs ils ne vivent plus dans le village, ils souffrent. J’ai contacté la Monusco pour présenter ce problème mais jusqu’à présent elle ne dit rien. Yakotumba dit qu’il les considère comme des déserteurs, alors à cause de manque de prise en charge par la Monusco et les FARDC, ces jeunes disent qu’ils sont prêts à rejoindre Yakotumba », selon Nondo Grégoire, président de la société civile dans le secteur de Lulenge.

Le retour de ces ex-combattants dans la brousse aurait des conséquences négatives, au moment où l’état de siège décrété depuis le mois de mai 2021 patauge. La société civile redoute cette éventualité :

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« Nous comme société civile nous demandons l’intervention de l’Etat avant que ces jeunes ne regagnent le maquis car leur reddition avait produit des résultats positifs notamment la diminution des cas de vols par des coupeurs de route dans le secteur de Lulenge », a déclaré Nondo Grégoire.

Pourtant, ce n’est pas la première fois que les miliciens Mai-Mai qui se sont rendus regagnent le maquis dans le territoire de Fizi. En 2019, juste après l’avènement de Félix Tshisekedi au pouvoir, des miliciens Mai-Mai qui s’étaient rendus et puis regroupés au village Lusambo dans le secteur de Tanganyika avaient repris le chemin de la brousse faute de prise en charge. Cette situation est identique dans toutes les provinces du pays, particulièrement au Nord-Kivu, en Ituri et dans le Haut-Katanga. Lire aussi: RDC : Le député national Ayobangira impute l’insécurité grandissante à l’est à un programme de démobilisation bâclé