A 48 heures de la prochaine rentrée parlementaire ce lundi 15 mars, la RDC ne dispose toujours pas d’un Gouvernement opérationnel. Un mois après sa nomination au poste de Premier ministre, et après de longues et interminables consultations, Jean-Michel Sama Lukonde, reste encore cloîtré dans un silence assourdissant, quant à la date de son Gouvernement “des warriors”, selon ses propres termes, courant ainsi le risque d’une démonétisation de sa fonction dans l’opinion nationale.
Hâtez-vous lentement…
Depuis décembre de l’année dernière, le pays n’est pas gouverné, et la situation politique, économique et sociale n’a fait qu’empirer. Le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi, principal artisan de ce chaos ambiant, multiplie pourtant les occasions et les apparitions en public, participe à des deuils, à des mariages, offre des gerbes de fleurs à ses intimes, et parvient même à promettre de “broyer” certaines personnalités politiques qui se montrent rétifs à son union sacrée, mais reste silencieux face à la déliquescence en cours de la situation générale du pays, sauf évidemment, une tentative d’Opa sur le marché urbain de Kinshasa.
Du côté du Premier ministre, l’impression dominante est celle de laisser courir et d’attendre. La plupart des groupes politiques qu’il a eu à consulter, traînent les pieds à lui faire parvenir la liste de leurs prétendants au futur Gouvernement, et préfèrent pour certains, adresser leurs ambitions directement au Président de la République, considéré comme le seul décideur qui compte dans le processus en cours.
De bric et de broc…
Il faut dire que les principaux critères édictés par Sama Lukonde pour les futurs ministres, compétence, expérience, probité morale, et rigueur, semblent difficiles à trouver sur le marché politique national, où pullulent plutôt des gibiers de potence, des voleurs à la tire des deniers publics, des dévaliseurs patentés du Trésor public, et des spécialistes en vandalisme des biens publics.
Forts de leurs contributions à la création de la nouvelle majorité parlementaire de l’union sacrée et de leur poids politique, ils préfèrent s’en référer au seul Président de la République, seule personne susceptible d’apprécier leur apport à la victoire sur le vaincu FCC, plutôt que de suivre les instructions d’un Sama Lukonde, qui à leurs yeux, devrait déjà être satisfait d’un poste, pour lequel il n’a aucun mérite politique particulier.
Même embarras du côté du Chef de l’Etat lui-même, qui semble submergé par l’abondance des adhérents à sa dynamique, et qui se demande désormais qui récompenser parmi les centaines de soldats qui ont ramené la victoire, qui faire patienter, et qui retourner à la vie civile, avec toutes les conséquences éventuelles.
En attendant, la rue piaffe d’impatience, et observe, parfois médusée, le théâtre politique qui se déroule sous ses yeux. Lire aussi: Gouvernement Sama Lukonde: entre ceux qui sont sûrs, ceux qui doutent, et ceux qui…rêvent debout