Condamné à 3 ans de prison pour offense au Chef de l’Etat, Barnabé Milinganyo va en appel

L’avocat de Barnabé Milinganyo, président national du Rassemblement des leaders congolais condamné à trois ans de servitude pénale pour offense au Chef de l’Etat et menaces verbales d’attentat, a annoncé qu’il irait en appel ce lundi 30 novembre. Lors d’un point de presse dimanche à Kinshasa, Me Willy Ngashi Ngashi a expliqué que les infractions mises à la charge de son client n’étaient établies « ni en fait ni en droit ». Me Ngashi a dénoncé l’instrumentalisation de la justice congolaise:

« Pour le prévenu, les deux préventions ne sont établies ni en fait ni en droit (…), dès lors qu’il s’agit des hypothèses. Il est clair qu’il y a des gens qui veulent tout simplement instrumentaliser la justice. Nous devons tous éviter que la justice soit sélective. »

Cueilli à domicile

Pour rappel, à la suite des menaces publiques proférés sur des plateaux de télévision à l’endroit de Félix Tshisekedi, des agents de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR) l’ont interpellé à son domicile.

En effet, faisant le tour des plateaux de télévision, Barnabé Milinganyo avait critiqué sévèrement les consultations nationales menées par le Président congolais. Répondant à la question de savoir s’il n’y aura ni coalition ni cohabitation après les consultations, il avait déclaré qu’ « il y aura peut-être la démission du président. C’est l’unique voie facile. Si le président ne veut pas faire tuer les gens, il faudra qu’il démissionne et il deviendra sénateur à vie. S’il ne le fait pas, « akozua mbuma » (il sera alors tué par balle).

Des vidéos virales

Ces propos ont fait le buzz sur les réseaux sociaux et quelques jours après, celui qui était inconnu du grand public est devenu célèbre, particulièrement à Kinshasa. Des séquences de ses vidéos devenues virales en témoignent, notamment sur Facebook et WhatsApp. Dans l’une des vidéos, il a rappelé son passé d’ancien enfant soldat (Kadogo), tout en prévenant que lui et d’autres anciens rebelles pro Kabila ne quitteraient Kinshasa pour rentrer dans leur Kivu natal que sous le feu et par avion.

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Il avait été condamné le même samedi à trois ans de prison et au paiement 10 000 dollars américains au titre des dommages-intérêts, par le tribunal de paix de Kinshasa /Ngaliema siégeant en procédure de flagrance.

Gel Boumbe