Consultations: la Cenco au secours du soldat Tshisekedi

C’est comme un remake de l’histoire récente du pays. Le Syndicat des évêques catholiques du Congo(Cenco), vient de reprendre du service pour ramener une classe politique inconsciente sur terre.                             

D’abord reçus vendredi dernier par le Président de la République dans le cadre des consultations politiques initiées par ce dernier, sous-prétexte de mise en place d’une « Union sacrée de la Nation », dont personne apparemment n’arrive pas encore à cerner les contours, en dépit du matraquage médiatique qui l’entoure, les Évêques congolais, semblent avoir jugé utile, de faire à leur manière, un tour de piste auprès des autres leaders politiques, protagonistes directs à des degrés divers, du marasme politique et sociétal qui prévaut au pays.                 

A l’audience du vendredi dernier au Palais de la Nation, la Cenco avait déposé un mémo qui, dans un style très opposé à la langue de bois, reprenait les préoccupations des Évêques sur la manière dont selon eux, devrait être conduites les affaires de la nation.

Les évêques chez Joseph Kabila

Hier mercredi, c’est dans le salon de l’autre mousquetaire de la crise, Joseph Kabila, que les Prélats ont posé leurs valises, question de sonder l’autre côté de la médaille de cette coalition désormais mise sous respiration artificielle par les protagonistes des deux bords. Lire aussi: Une délégation de la CENCO chez Joseph Kabila

De là, ils se sont transportés auprès d’un autre trublion de l’écosystème politique national, Martin Fayulu, qui continue à remuer ciel et terre pour rappeler au monde entier, que la crise actuelle ne serait qu’une simple vue d’esprit, si et seulement si, deux compères n’avaient pas eu la mauvaise idée de lui voler sa victoire électorale.

Les évêques catholiques chez Martin Fayulu

Et depuis ce jeudi avant-midi, les infatigables pèlerins catholiques sont allés planter leurs banderilles dans les locaux lambrissés du Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba, nouveau sphinx taiseux, mais qui semble jouer un rôle central comme épicentre de la crise qui secoue la coalition

Les évêques à la Primature

Des consultations à bout de souffle ?

Au soir du vendredi 23 octobre, au sortir de son message à la nation, d’une durée de 6 minutes et prononcé sur un ton martial, les congolais s’attendaient à un séisme dans l’écosystème congolais, et d’aucuns ne misaient pas lourd sur le proche avenir du partenaire Fcc, accusé en direct d’être l’obstacle en chef de la bonne marche du pays et de persévérer dans sa volonté de faire souffrir le peuple.                              

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Une impression qui perdure au fil des consultations du Chef de l’Etat, qui ont vu défiler au Palais de la Nation, tout ce que le pays compte comme spécimens politiques, des corsaires d’affaires aux dents longues en attente du prochain coup politique fumant, aux opportunistes-situationnistes en quêtes des prébendes, en passants par des laissez pour compte des dernières élections, toujours prêts à profiter des situations troubles pour se réinsérer dans les rangs de ceux qui comptent.        

Mais alors que l’on s’achemine allègrement dans la quatrième semaine des consultations présidentielles, on sent comme un certain désenchantement des boutefeux qui pressaient le Président Félix Tshisekedi à donner un coup de pieds définitif à la coalition Fcc-Cach, dont les membres du premier camp, migreraient sans coup férir dans le camp des nouveaux sauveurs de la nation

Face à un enlisement prévisible et devant une réalité politique non prévue par les partisans de la solution finale dans l’entourage présidentiel, l’heure du rétropédalage en ordre semble être remis au goût du jour. Et quoi de plus simple que de s’en remettre aux Prélats de l’église, désormais maîtres dans l’art de réparer les combines brisées?