Mobilisation de la presse international pour Stanis Bujakera devant l'Ambassade de RDC à Paris

L’arrestation du journaliste congolais Stanis Bujakera, directeur adjoint de publication du site Actualité.cd, continue de susciter une vague d’indignation et de protestation au sein de la communauté internationale. De nombreux médias et organisations de défense de la liberté de la presse ont condamné l’arrestation et exigé la libération immédiate du journaliste, dans l’attente du verdict du procès prévu le 20 mars.

Couverture médiatique internationale

Vendredi 15 mars, ils étaient nombreux devant l’ambassade de la République Démocratique du Congo (RDC) à Paris pour exiger la libération sans condition de leur confrère congolais, Stanis Bujakera Tshiamala. Les Reporters sans frontières et journalistes de Jeune Afrique ont aussi exprimé leur regret quant aux nombreux rejets par la justice congolaise de la demande de mise en liberté provisoire de Bujakera. Lire aussi : Procès du journaliste Stanis Bujakera : 20 ans de prison requis – Infocongo

Portant des affiches noires avec la, mention « Free Bujakera », ces professionnels des médias maintiennent ainsi la pression pour la relaxe de ce correspondant de Jeune Afrique. Selon la directrice éditoriale de RSF, Anne Bocandé, le dossier judiciaire a été fabriqué de toutes pièces par la justice. Pour rappel, le procureur du tribunal de Kinshasa a requis 20 ans de prison pour Stanis Bujakera.

Mobilisation des journalistes de RSF et Jeune Afrique poyr Bujakera
Mobilisation des journalistes de RSF et Jeune Afrique pour Bujakera (Ph. droits tiers)

« Cela a fait 6 mois depuis que Stanis Bujakera estdétenu dans la prison de Makala en République Démocratique du Congo. Nous, Reporters sans frontières et Jeune Afrique, appelons ce matin devant l’ambassade de la RDC à Paris à sa relaxe et à sa libération. Les récentes réquisitions du procureur contre Stanis avec un dossier fabriqué de toutes pièces est tout simplement inacceptable. Elles constituent une menace grave pour la liberté de la presse. Si le tribunal prend en compte les réquisitions absurdes du procureur, cette condamnation sera tout simplement la plus lourde peine jamais prononcée en Afrique centrale depuis le début du siècle. », a déclaré la directrice éditoriale.

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Verdict attendu le 20 mars

Les RSF affirment qu’ils gardent toujours l’espoir quant à la libération de Stanis Bujakera Tshiamala. Ils attendent impatiemment les prochains prononcés du verdict d’ici le 20 Mars.

Reporters sans frontières (RSF) a condamné l’arrestation de Stanis Bujakera et a appelé les autorités congolaises à « le relâcher immédiatement et sans condition ». L’organisation a également appelé à une « enquête transparente » sur les circonstances de son arrestation.

Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a qualifié l’arrestation de « violation flagrante de la liberté de la presse » et a exhorté les autorités congolaises à « cesser de harceler les journalistes pour leur travail ».

De son côté, Amnesty International a déclaré que l’arrestation de Stanis Bujakera était « une tentative de museler la liberté d’expression » et a appelé à sa libération immédiate.

De nombreux médias tels que Le Monde, RFI, TV5 Monde, Jeune Afrique, et The Guardian ont relayé l’information et ont condamné l’arrestation du journaliste.

Soutien de la communauté internationale

L’Union européenne a exprimé sa « préoccupation » face à l’arrestation de Stanis Bujakera et a appelé les autorités congolaises à « respecter la liberté de la presse et le droit à l’information ». Nicolas Berlanga, Ambassadeur de l’UE en République Démocratique du Congo, a déclaré : « L’UE s’associe à d’autres partenaires et montre sa préoccupation pour la détention continue du journaliste Stanis Bujakera. Nous continuerons à suivre de près les procédures en cours et à soutenir la liberté de presse indépendante et pluraliste »

De leur côté, les Etats-Unis ont condamné l’arrestation et ont appelé à la libération « immédiate et sans condition » du journaliste.

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L’ambassade de France en RDC a également condamné l’arrestation et a appelé au respect de la liberté de la presse.

Rappel des faits

Stanis Bujakera a été arrêté le 10 mars 2024 à Kinshasa après avoir publié un article sur l’assassinat de l’ancien ministre Chérubin Okende. Il est accusé de « propagation de faux bruits et diffusion de fausses informations ».

La communauté internationale continue de se mobiliser pour la libération de Stanis Bujakera. Des organisations de défense de la liberté de la presse et des médias du monde entier appellent les autorités congolaises à respecter la liberté de la presse et à relâcher le journaliste immédiatement.