Un cortège militaire

Dans la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu en République Démocratique du Congo, un paradoxe sécuritaire s’est installé. En plein jour comme au cœur de la nuit, les autorités sillonnent les rues, bien escortées, rassurant leur propre sécurité.

Mais derrière ce rideau de protection se cache une réalité bien sombre : la population, elle, est abandonnée à son triste sort, face à une insécurité grandissante qui gangrène son quotidien.

Dès les premières lueurs du jour, les pick-up flambant neufs de la police et de l’armée sillonnent les artères principales de Goma. Sirènes hurlantes, gyrophares incandescents, les convois transportent des autorités locales et nationales, escortées par des hommes en armes, le regard vif et l’index sur la gâchette. Cette démonstration de force est censée rassurer la population, mais elle ne trompe personne.

Lorsque le soleil se couche, les bandits armés, enhardis par l’absence de patrouilles et la faiblesse des moyens de la police, investissent les quartiers.

Vols à main armée, cambriolages, kidnappings, assassinats, la litanie des crimes est longue et macabre. Chaque jour, des familles sont endeuillées, des rêves brisés, des vies à jamais changées.

Face à cette insécurité galopante, la population de Goma se sent abandonnée. Les cris d’alarme se multiplient, les manifestations de colère se succèdent, mais rien ne semble changer. Les autorités, cloîtrées dans leurs bunkers dorés, semblent sourdes aux appels à l’aide.

Pendant ce temps, un sentiment d’impuissance et de désespoir s’empare des habitants, qui se demandent qui peut encore les sauver.

La mise en place d’une police de proximité, l’augmentation des effectifs et des moyens matériels, la lutte contre la corruption et l’impunité, autant de pistes à explorer pour garantir la sécurité des citoyens.

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Bref, l’avenir de Goma dépend de la volonté des autorités à agir et à protéger leur population. Lire aussi : Goma : Les autorités dépassées par l’insécurité ?

Amour Imani Christian