Le navire FCC prend eau de toute part

Le FCC de Joseph Kabila est complètement groggy. Comme un boxeur acculé dans les cordes, face à un adversaire qui ne respecte aucune règle du jeu et qui lui assène des coups en-dessous de la ceinture, la plateforme politique FCC, hier encore le chouchou des milliers de fans attirés par les ors du pouvoir et se sentant presque tout permis, se vide aujourd’hui à la vitesse grand V, et commence à donner le spectacle des rats qui quittent un navire en perdition.

Impossible ces derniers jours de suivre un bulletin d’information à Kinshasa, sans l’annonce d’une défection fracassante d’une tête de file ou d’un lieutenant tout aussi remuant du FCC vers le nouvel eldorado de L’Union sacrée pour la Nation, ce nouveau paradis de nulle part découvert par le nouveau Prince régnant, où dit-on, il coulerait du miel et des billets de banque bien verts, et où, assure-t-on par certains initiés, couleront bientôt des strapontins et des macarons du pouvoir. 

La vague Union sacrée, avec ses nombreuses répliques semble n’ avoir laissé que misère et désolation dans les rangs hier serrés et fiers d’un FCC, qui assiste aujourd’hui impuissant à un véritable exode de certains de ses meilleurs sujets vers des horizons encore inconnus, mais dont on dit pleins de promesses d’avenir.

Le navire FCC prend eau de toute part

Parmi ceux qui ont décidé de partir et de recommencer une nouvelle vie, il y a d’abord, ceux qui le font à visage découvert, à l’air libre et sans prendre des gants, parfois même en convoquant des médias pour immortaliser leur transhumance.

Lire :  Tennis de Table : 7 pays sur 13 au lancement du Circuit mondial junior et cadet à Kinshasa

Et puis il y a ceux, sans doute les plus pernicieux et les plus dangereux, qui jouent les chauves-souris, qui siègent le jour dans les instances décisionnelles du FCC, mais qui la nuit venue, se retrouvent dans les salons ou antichambres des concepteurs de l’Union sacrée, où en guise d’acompte à une future adhésion, ils livrent toutes les stratégies de leur propre camp.

A Kinshasa, de nombreuses voix se sont élevées pour exiger les têtes de Néhémie Mwilanya et de Shadary, au lendemain de la déculottée du FCC à l’Assemblée nationale. A la décharge de ces derniers, personne jusque-là, ne saurait douter de leur fidélité ni de leur loyauté au FCC et à son autorité morale. Mais pour tous les autres caciques, le doute est permis.

Dans les salons huppés de la ville haute à Kinshasa, il circule depuis 48 heures, cette croustillante anecdote: Un très haut cadre FCC, originaire du Grand Bandundu, a eu l’imprudence de rappeler l’impératif de cohésion et de loyauté à l’autorité morale en ces moments troubles, au Gouverneur de la ville Gentiny Ngobila Mbaka.

Le cacique en question se sentait d’autant plus dans son rôle, qu’il a été un des principaux soutiens de la candidature du Gouverneur pour son accession à la tête de la ville. Et il s’est entendu dire de la part de son poulain ces mots pleins de signification: « ne me parle plus de cet homme( Joseph Kabila). N’ose plus me parler de ce nom. Si tu oses une nouvelle fois, je te fais arrêter. Et je vais te dénoncer pour outrage au Chef de l’Etat »…Ambiance.