Choc frontal au sommet de l’Etat au Palais du Peuple

Le choc frontal au sommet de l’Etat congolais aura donc lieu ce mercredi 21 octobre au Palais du Peuple. En scène, le Président de la République Félix Tshisekedi, qui tient mordicus à la prestation de serment de « ses » trois juges qu’il a nommés à la cour constitutionnelle, et les présidents des deux chambres du Parlement, Alexis Thambwe Mwamba et Jeanine Mabunda Lioko.

La correspondance incendiaire

Jeanine MLabunda et Alexis Thambwe Mwamba

Les deux derniers, saisis par courrier par le directeur de cabinet a.i de Félix Tshisekedi, pour l’organisation de la cérémonie de prestation de serment des juges, au Palais du Peuple, viennent de réserver une fin de non-recevoir au « Garant de la Nation » :

« …se référant à la réunion de travail présidée par Votre excellence, mardi 13 octobre, à la Cité de l’Union Africaine, nous réaffirmons notre position commune Vous présentée à cette occasion.

Nous sommes surpris d’être à nouveau saisis par la Présidence de la République pour l’organisation de cette cérémonie, alors que le dernier Conseil des ministres chargeait le Premier ministre et le ministre des Relations avec le Parlement quant à ce.

Nous regrettons ce fait accompli qui ne cadre pas avec les principes essentiels de collaboration et de courtoisie institutionnelle, ferments de notre système politique. A cet effet, nous ne saurons organiser cette cérémonie ni en être partie prenante ». Et toc !

Cette correspondance signée par Alexis Thambwe et Jeanine Mabunda, qui se termine par le vœu pieux de leur engagement à « poursuivre la réflexion sur la recherche des solutions idoines et respectueuse de la Constitution, des lois et règlements nationaux pour la sauvegarde des acquis démocratiques nés de l’alternance politique historique de 2019 », n’est ni plus ni moins qu’une déclaration de guerre, qui appelle au franchissement du Rubicon.

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Duel au couteau

Va-t-on assister à un duel au couteau, comme au temps médiéval, avec d’un côté, le CACH qui avance dans le sens d’un forcing selon certains observateurs, avec la menace de voir descendre au Palais du peuple des hordes de wewa et autres combattants de l’Udps prêts à tout casser si la cérémonie de prestation de serment n’a pas lieu, et de l’autre côté, les sympathisants du FCC qui menacent également de descendre ce mercredi 21 octobre dès le matin au Palais du peuple pour « protéger les institutions et la démocratie menacées par la violation de la constitution à travers les dernières ordonnances présidentielles », comme l’indique une source proche de cette plateforme ?

D’autant plus que selon une source policière, il y aurait aussi des divergences au sein de la police quant à la conduite à tenir pour préserver l’ordre public.

Dans ce contexte de branle-le-bas de combat, l’opinion se demande à quoi servirait une prestation de serment des juges sans la présence majoritaire des députés et sénateurs du FCC, y compris les deux bureaux des deux chambres ? Quel sens aurait une telle cérémonie organisée uniquement devant 32 députés et 7 sénateurs du Cach et les invités, pendant que la présence des diplomates étrangers n’est pas garantie, ces derniers craignant pour leur sécurité ?

Quelle sera l’attitude de Félix Tshisekedi face à cet affront public ? Va-t-il enfin ouvertement commencer le « déboulonnement du système Kabila » ? Qu’adviendra-t-il de cette coalition FCC-CACH ? Les heures qui suivent s’annoncent palpitantes…