Désinfection du Palais du peuple

Les députés nationaux et les sénateurs sont attendus dans quelques jours en congrès au Palais du peuple qui interviendra certainement après les travaux de désinfection lancés ce dimanche 12 avril pour une durée de 4 jours.

D’après le président du sénat, cette session extraordinaire du congrès est pour  statuer sur l’état d’urgence « sanitaire » proclamé par le Président de la République, Félix Tshisekedi, le 24 mars.

De passage sur Top Congo Fm le samedi 11 avril dernier, le Président du sénat dit dénonce le fait que le Président ait pris cette mesure sans consulter le Parlement comme le veut la constitution :

 « Conformément à la constitution, pour proclamer l’état d’urgence, il faut le faire avec le Parlement, même si ce qu’a fait le Chef de l’Etat n’est pas conforme à la constitution, nous voulons, face à l’urgence, sans faire de juridisme, nous nous trouvons devant une situation particulière. Il est évident que, devant l’urgence, le Président de la République, a décrété l’état d’urgence »

Kabund et Jacquemin derrière le Président de la République

Cette situation politique vient de mettre d’accord les deux rivaux de l’Udps, le président ad intérim de l’Udps, Jean Marc Kabund, et l’ancien secrétaire général de ce parti, qui voient de mauvais œil la convocation de  ce congrès qui créer une crise des institutions.

Pour Jean Marc Kabund, cette démarche ne respecte pas l’institution Président de la République :

 «  La régularisation des actes pris par le Président n’entre pas dans les attributions du congrès (art. 119 de la constitution). C’est un prisme déformant. Convoquer un congrès quant à ce, est une démarche spécieuse qui tend à assener un coup à l’institution Président de la République ».

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Me Jacquemin Shabani pense que chaque institution doit faire son travail  et que le  Président de la République a proclamé l’Etat d’urgence sanitaire le 24 mars en conformité avec les lois de la République. Particulièrement l’art. 85 de la constitution qui dispose clairement en ses termes : 

« Le Président de la République proclame l’état d’urgence ou de siège après concertation avec le premier ministre et les présidents des deux chambres. Aussi, il faut souligner qu’il n’y a place à aucune forme de juridisme, de polémique ou même de crise entre institutions de la République. Le chef de l’Etat a fait sa part et maintenant à nos deux chambres de faire leurs parts pour l’intérêt de la nation et dans le strict respect de la règle. D’autant plus que seule la Cour Constitutionnelle et le juge peut statuer sur la validité de cet acte posé par le chef de l’Etat ».

Pour le président du sénat, Alexis Thambwe Mwamba, l’état d’urgence n’était conforme à la constitution et qu’il faut y revenir pour proposer une loi de sa mise en œuvre :

« Même si ce qu’a fait le chef de l’Etat n’est pas conforme à la constitution, nous voulons faire face à l’urgence, sans faire de juridisme, nous conformer aux prescrits de la loi ».

Cette situation qui vient encore raviver la crise qui avait secoué l’institution Président de la République et le Parlement quant à la primauté du chef de l’Etat à dissoudre le Parlement vient encore susciter des doutes sur la franche collaboration entre les institutions de la République.

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On observe déjà quelques prises de position musclées du côté des membres de l’Udps, qui pensent qu’il y a un complot pour déstabiliser le chef de l’Etat.

Jacques Kalokola