Edem Kodjo, l’artisan de l’accord de l’Oua a tiré sa révérence

L’ancien Secrétaire général de l’Union Africaine et Premier ministre togolais, Edem Kodjo, s’est éteint samedi 11 avril, à Paris à l’âge de 82 ans.

Les congolais se souviennent de l’ancien facilitateur du dialogue politique de la cité de l’Union africaine entre les forces politiques et sociales, aux allures de gentleman, qui avait proposé ses bons offices pour l’organisation des élections apaisées, dans l’échéance constitutionnelle, à quelques mois de la fin du mandat de Joseph Kabila en 2016.

Cependant, ce dialogue boudé par l’Udps et l’Eglise catholique, avait abouti  à la signature de l’Accord politique du 18 octobre et à la désignation de Samy Badibanga comme Premier ministre. Lequel, finalement, ne tiendra que quelques deux mois, avant la convocation du dialogue de la Saint Sylvestre, conduit par la Cenco.

On se rappellera aussi du rebondissement de Vital Kamerhe comme chef de file de l’opposition et qui claquera la porte pour n’avoir pas été désigné chef du gouvernement, pour rejoindre l’opposition conduite par Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, père et mentor de Félix Tshisekedi, actuel chef de l’Etat.

Des hommages à un digne africaniste

Dans la série des hommages, l’on retiendra celui du président de la Commission africaine, Moussa Faki, qui considère l’illustre disparu comme un panafricaniste, un brillant intellectuel, un homme d’Etat distingué et chevalier infatigable de la paix : 

« Le président exprime, au nom de la Commission de l’Union Africaine et de l’ensemble du personnel de notre organisation continentale au service de laquelle il s’est tant sacrifié ainsi qu’en son nom personnel, ses plus sincères et profondes condoléances à la famille de l’illustre disparu, au peuple togolais ainsi qu’à tous les peuples africains ».

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Pour le président honoraire de la Rdc, Joseph Kabila, « Edem Kodjo reste un grand et digne fils d’Afrique qui a su promouvoir par des actions concrètes, l’idéal panafricaniste en œuvrant, notamment en faveur des solutions africaines aux problèmes africains ».

Pour l’opposition de cette époque conduite par l’Udps, aujourd’hui au pouvoir et les forces de la société civile, conduites par la Cenco, ce dernier paraissait comme un imposteur débauché par Joseph Kabila pour prolonger son mandat au pouvoir en Rdc, d’où le boycott de ces assises par ces dernières.

  Jacques Kalokola