Nord-Kivu : la société civile de Rutshuru demande la délocalisation du centre de transit de Rumangabo

Deux mois après que le gouvernement provincial du Nord-Kivu a amené les ex- combattants du groupe armé Nduma Defense of Congo, NDC-R, au centre de transit de Rumangabo, La société civile du territoire de Rutshuru continue à alerter les autorités pour prévenir le pire qui suit ce cantonnement.

Selon cette structure citoyenne, La population de Kisigari en général et celle environnant le camp militaire de Rumangabo est déjà en danger. Dimanche 20 septembre 2020 dans l’après-midi, par suite de la faim, ces rendus munis des machettes et bâtons ont fait une incursion dans l’agglomération de Kabaya. Ils ont pillé dans le marché et boutiques de la place.

Population sous la menace de la famine

« Ceci vient s’ajouter à la souffrance qu’endure cette population qui n’a plus la chance de récolter ce qu’elle sème, car les militaires blessés de guerre amenés par le gouvernement à Rumangabo, il y a de cela plus de deux ans sont devenus maître des champs des populations. Ils pillent, volent, kidnappent…. A cet effet, la population, exacerbée par ces souffrances lui imposées par le Gouvernement ne supportera plus et risque de se prendre en charge. Le pire est à la porte et le Gouvernement sera responsable de tout ce qui arriverait.», a fait savoir à infocongo.net, Jean Claude Bambaze président de la société civile en territoire de Rutshuru.

Le lundi 22 septembre dans la soirée, soit 24heures après que ces ex-combattants ont eu pillés plusieurs biens de valeur dans un marché, ils ont été bénéficiaires d’une assistance en vivres et non vivres du gouvernement provincial du Nord-Kivu. Cette assistance composée de haricots, de la farine, de maïs et de médicaments. Elle a été remise par le commissaire général en charge des questions humanitaires, Dr Akilimali Descartes, renseigne la société civile locale.

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L’assistance du gouvernement aux aux combattants NDC-R

La société civile qualifie de « poudre aux yeux », l’assistance du gouvernement congolais

Pour la société civile locale, La solution n’est pas d’amener quelques kilogrammes de haricots et maïs aux combattants de NDC-R qui se sont rendus. Il faut délocaliser ce lieu de cantonnement de ces rendus de NDC-R.

Le calvaire des pauvres populations de Kabaya, groupement de Gisigari, chefferie de Bwisha en territoire de Rutshuru a atteint son paroxysme. Les cris relatifs aux bévues commises par les militaires blessés de guerre connus sous le nom de « Kajorite », n’ont reçu aucun écho favorable.

Faut-il enfoncer le couteau dans la plaie de la population de Kabaya en imposant Rumangabo comme lieu de transit sans monter des mécanismes conséquents de leur encadrement ? S’interroge Jean Claude Bambaze, président de la société civile en territoire de Rutshuru.

« La cohabitation entre ces rendus de NDC-R, de ces blessés, des militaires indisciplinés se trouvant au camp militaire de Rumangabo et la population de la Cité de Kabaya ainsi que les localités voisines de ce camp militaire prouve vraiment ses limites. Le Gouvernement devrait s’assumer avant que le pire n’arrive », indique-t-il.

Amour Imani Christian