Sama Lukonde Kyenge

En portant son choix sur Sama Lukonde Kyenge au poste de Premier ministre, le Président Félix Tshisekedi a pris un pari risqué pour son avenir propre et l’avenir de sa dynamique politique l’Union sacrée pour la nation.

De prime abord, le nouveau Premier ministre, est un néo-Udps de la 25ème heure, et qui ne connaît pas grand monde dans l’appareil du parti. Ensuite, il semble être le fruit d’un compromis politique aux contours flous, entre d’un côté le Chef de l’Etat et son proche entourage, et de l’autre, avec des forces politiques katangaises. Dans ce qui apparaît de prime abord comme un nouveau deal, tout le monde semble avoir été consulté, sauf les premiers intéressés que sont l’appareil du parti, entendez sa base, ainsi que les principaux artisans de l’Union sacrée que sont les partis et députés qui ont accepté d’adhérer dans la nouvelle dynamique.

Les élus nationaux qui ont rejoint l’Union sacrée pour la nation, sous l’impulsion du Président ai de l’Udps Jean-Marc Kabund, ne l’ont pas fait pour les beaux yeux du Chef de l’Etat, encore moins pour qu’un illustre inconnu au bataillon, vienne leur souffler au finish, un poste aussi emblématique que la Primature.

Toujours fidèle à sa réputation et aussi réservé d’apparence comme l’indique son prénom, le bien nommé Modeste Bahati, doit cependant mal vivre tous ces récents événements qui se déroulent autour de lui. Nommé Informateur avec toutes les assurances qui vont avec pour la suite de la procédure, et cela avec l’appui de Jean-Marc Kabund en chef d’orchestre, Modeste Bahati a vu s’éloigner au fil des jours tous ses rêves de devenir Premier ministre, lui qui se voyait déjà prendre sa légitime revanche sur le FCC, qui semblait négliger sa force politique.

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Sama Lukonde, un pari risqué pour Félix Tshisekedi

Tout le monde connaît l’homme Bahati et son modus operandi. Dans la tourmente, il reste discret, mais laisse exprimer ses états d’âme par des sous-traitants bien placés et qui savent faire mal. Dimanche 14 février dans la soirée, une organisation obscure, jusque-là inconnue du public, et dénommée « Plateforme des Associations de la Génération Émergente du Congo »(Pagec) a brusquement fait irruption sur les réseaux sociaux, avec un message pour le moins troublant.

Parlant au nom des « enfants du Kivu », la Pagec, non autrement identifiée », a exigé que « le Premier ministre vienne de l’espace Kivu, et qu’il soit un homme pétri d’expérience et irréprochable moralement”. Et pour que personne n’en ignore, la Pagec d’ajouter: « cette personne, c’est l’informateur Modeste Bahati Lukwebo ».

Dans cette même déclaration aux allures de mise en garde, la Pagec, comme pour préciser sa pensée, ajoutait que « pour nous enfants du Kivu, nous n’allons pas tolérer que l’actuel Chef de l’Etat rejoue encore, utilise, exploite nos leaders, et les rejette par la suite, comme cela a été pour Vital Kamerhe, et aujourd’hui Bahati ». Évidemment, l’intéressé aura tout le loisir de dire que cela relève de la liberté d’expression reconnue par la loi à tout citoyen congolais et qu’il n’y est lui-même pour rien, mais au moins, le message,- ou la menace?-, sera passé.

Mais bien avant l’épisode Pagec, c’est la semaine dernière qu’un groupe d’élus nationaux de la même Union sacrée, a fait savoir que le futur Premier ministre ne devrait sortir que du rang des députés nationaux, seuls capables de traduire en acte et d’accompagner la nouvelle dynamique du Chef de l’Etat. Là aussi, certains observateurs, avaient subodoré la touche particulière d’un nommé Modeste Bahati Lukwebo, qui décidément, est loin d’avoir cessé de faire parler de lui. Lire aussi: RDC: Sama Lukonde Kyenge Premier ministre