Les dessous des cartes de la rencontre de Kingakati : Kabila candidat en 2023

On en sait un peu plus sur le week-end des élus membres du FCC à la ferme de Kabila de Kingakati. En effet, la rencontre de l’ex-président de la République et sénateur à vie Joseph Kabila et les sénateurs membres de sa famille politique,  a tourné sur trois points saillants, dont la présidentielle de 2023.

Elus du FCC à Kingakati, autour de Joseph Kabila

Ceci ressort des dires de certains députés et sénateurs du FCC épris de paix et d’amour pour le Congo qui n’ont pas pu cacher leurs inquiétudes sur l’avenir du pays. Ces derniers, qui avaient accédé au ranch en procession, serrés comme des grains de maïs, se disent surpris et très consternés par l’agenda leur confié par leur autorité morale qui ne rejoint nullement les attentes du peuple congolais, surtout qu’il pourrait conduire le pays à  sombrer dans un chaos sans précédent.

Les élus du FCC à Kingakati, très disciplinés

Révision constitutionnelle pour les scrutins de 2023

D’abord l’homme fort de Kingakati se réjouit des prouesses de ses poulains qui ont pu arracher la majorité des sièges dans les deux chambres, au Sénat comme à l’Assemblée nationale, et compte désormais sur eux pour asseoir ses ambitions. Ainsi, députés et sénateurs du FCC ont la mission de tout mettre en œuvre pour la révision de la constitution taillée sur mesure afin de permettre à ce dernier de se présenter comme candidat président en 2023.

Joseph Kabila demande à son équipe de s’activer pour la restructuration de la CENI et surtout la révision du mode de scrutin qui doit passer du mode direct au mode indirect. Les élections présidentielles seront organisées à l’intention des grands électeurs qui éliront le futur chef de l’Etat comme en Afrique du sud.

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Ainsi, ayant la majorité dans les deux chambres, le FCC pourra porter facilement son autorité morale au pouvoir.

Eglise catholique : le grand couac

Le sénateur Joseph Kabila pense que l’unique frein à son projet reste sans doute l’Eglise catholique qui ne lui a pas permis de rester au pouvoir et l’a poussé presque à la retraite. Il demande ainsi aux membres de sa famille politique d’utiliser de tous les moyens à leur disposition pour déstabiliser l’Eglise, même de l’intérieur, et d’user de tous les subterfuges à leur portée afin de contrer les stratégies mises en place par celle-ci.

Ces confessions silencieuses viennent confirmer ainsi ce que la Conférence Episcopale Nationale du Congo(CENCO) venait de dénoncer haut et fort dans son dernier message du lundi 24 juin 2019, parmi ses recommandations adressées au parlement « De ne pas chercher à modifier et à tailler sur mesure des individus ou des partis politiques, les dispositions de la constitution, particulièrement celles relatives aux modes de scrutins. »

Ainsi, une nouvelle guerre entre le FCC au pouvoir d’un côté, et l’Eglise catholique toujours respectueuse de la mission pastorale et prophétique, de l’autre côté du peuple  s’annonce rude, surtout que celle-ci demande au peuple de veiller pour sa libération et un changement sans entraves.

Jacques Kalokola