Léon Kengo wa Dondo signe ses mémoires dans ” La passion de l’Etat”

Une double cérémonie a  eu lieu ce samedi 11 juillet à l’hémicycle du palais du peuple, dont le vernissage du livre “La passion du Congo” qui constitue les Mémoires de l’homme d’État Congolais Léon Kengo wa Dondo et la Décoration d’honneur de l’Ancien Président du sénat.

Léon Kengo CWa Dondo, La passion de l’Etat. Mémoires

Cursus honorum

Dans la première manche, Monsieur Emmanuel Keto-Diakanda, Premier Président de la Cour d’Appel émérite, ancien conseiller du Président du Sénat Leon Kengo wa Dondo, a procédé à la  présentation du livre ” La passion de l’Etat” , en retraçant le parcours élogieux de l’auteur, dès son jeune âge jusqu’à la fin de sa carrière dans les trois formes traditionnelles du pouvoir qu’il a occupé à savoir: Exécutif, législatif et judiciaire.

Léon l’État, comme le surnomma sa mère se distingua dans toutes ses charges bien que l’infaillibilité de l’homme soit toujours permanente.

Emmanuel Keto-Diakanda a souligné que cet ouvrage de 345 pages avec 16 chapitres véhicule la pensée,  le vécu et les ouvres de Monsieur Léon Kengo wa Dondo, une vraie réponse aux multiples questionnements sur l’histoire du Congo.

L’ancien Premier Président recommande aux élites congolaises la lecture de cette Mercuriale signée par un digne fils du pays qui a parcouru toute l’histoire de la Rdc. Un vrai gardien du temple dans plusieurs crises congolaises.

“J’ai tout reçu de l’Etat, j’ai tout donné à l’Etat”

Le professeur Celestin Kabuya  Lumuna, a fait une lecture critique de cet ouvrage en soulignant une phrase qui est revenue dans les Mémoires de l’auteur: « J’ai tout reçu de l’Etat, J’ai tout donné à l’Etat ».

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La juxtaposition entre Kengo comme homme d’État et fruit de la société fait de lui un vrai Républicain. A la question de savoir si la passion de l’Etat ne passerait pas avant les intérêts particuliers comme c’est le cas aujourd’hui avec les politiciens congolais qui en font une distinction : « la passion de l’Etat n’est pas le monopole d’un leader ». Ainsi, la notion de l’Etat gendarme qui doit garantir les libertés fondamentales des citoyens, la protection de leurs biens et de l’étendue de la République.

Le sénateur Célestin Kabuya a notifié que cet ouvrage  très narratif à valeur historique  et technique (production  législative) ou pédagogique (mercuriale) fait de Léon Kengo wa Dondo un acteur qui a connu l’Etat colonial, dictatorial et démocratique.

Et de conclure, contrairement à son ancien collègue sous Mobutu qui affirme que: « L’homme politique ne meurt que s’il  meurt cliniquement, dixit Léon Kengo, mais moi je dis: un homme politique ne meurt que si ses idées et ses expériences  ne sont plus exploitées ».

Léon Kengo entouré de ses proches

Intelligence remarquable

Dans la série des témoignages, l’honorable Léon Engulu, ami d’enfance et collègue de classe de l’honorable Kengo wa Dondo a reconnu  l’auteur comme un élève remarquablement intelligent. En l’appelant de temps en temps « Ndoi », ce dernier a rappelé à  Kengo leurs péripéties de Libenge puis à Coquilhatville, depuis l’école primaire sous les frères catholiques, leur passage dans l’armée et le début de leur carrière sous la colonisation Belge.

Les deux homonymes ont connu l’élève souvent puni, Mobutu. Et à l’honorable Léon Engulu de rappeler à l’auteur leur regret de voir un élève rebelle devenir plus tard général, voire maréchal et Chef de l’Etat. Et de conclure, lorsque le passé n’éclaire pas l’avenir, l’esprit marche dans les ténèbres ».

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Un de ses amis les plus proches, l’honorable Gilbert Kiakwama-Kia-Kiziki, a souligné pour sa part qu’à la lecture de ces mémoires de son ami qu’il a connu alors qu’il totalisait ses 20 ans à Léopoldville, que le Congo est un pays inachevé qui a besoin des hommes dignes et aimables pour son essor, qui passe par l’amour de servir sa patrie et son peuple.

Léon Kengo Wa Dondo

Léon Kengo, Grand Coordon

La deuxième manche a été consacrée à la décoration de l’homme d’État le plus distingué de la Rdc de ces 60 dernières  années,  Léon Kengo wa Dondo, comme « Grand Coordon des ordres nationaux Kabila-Lumumba” par l’ordonnance numéro 20 du 09 juillet 2020 par le Chef de l’Etat. Felix Tshisekedi.

Biographie

Né à Libenge le 22 mai 1935, Léon Kengo wa Dondo a suivi ses études primaires et secondaires à Libenge, puis à Coquilhatville, au “Groupe scolaire”(1941-1958). Recruté commis au parquet de district de Leopoldville à la fin de ses études secondaires (1958), il se rend à Bruxelles pour y effectuer un stage de perfectionnement sur la criminologie (1961).

En 1967, il décroche un diplôme de doctorat, puis une licence spéciale en droit des espaces, maritime et aérien à l’université libre de Bruxelles. Il fut tour à tour conseiller au collège juridique et administratif du cabinet du président Mobutu(1967-1968), procureur général près la Cour d’Appel de Leopoldville (1968) , procureur de la République (1968-1979), ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire auprès des trois monarchies constitutionnelles de Benelux(1979-1987), “Premier commissaire d’Etat” (1982-1990), commissaire d’État aux affaires étrangères et à la Coopération internationale (1986-1987), “Premier commissaire d’État ” (1988-1990), Premier Ministre de la Transition démocratique (1994-1997), sénateur et président du Sénat (2007-2011, puis 2012-2019), Léon Kengo wa Dondo est le seul Congolais à avoir dirigé les trois pouvoirs traditionnels de l’Etat: le Judiciaire, l’Exécutif et le Législatif.

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Toujours aux commandes


Leon Kengo wa Dondo a traversé une demi-siècle de commandement des hommes et des institutions. Au delà du prestigieux parcours familial, scolaire, académique, et politique du personnage , parcours atypique dont on chercherait en vain à trouver un équivalent contemporain dans son pays, c’est l’histoire de l’Etat congolais qui se lit en trame à travers ces Mémoires.


Son long parcours et sa réputation d’homme de conviction et de rigueur lui ont valu, de la part de sa mère, le surnom de “Léon l’Etat”.
C’est fort de cette expérience et de ces qualités qu’il n’a pas voulu dissimuler sa passion envers sa patrie.
L’auteur veut que ses Mémoires, ponctués de savoureuses anecdotes côtoyant en même temps de dures vérités historiques, soient destinés avant tour à la jeunesse, pour inspirer cette dernière dans sa quête du “mieux-Etat” et du “mieux-etre”

Jacques Kalokola