La situation à Goma, capitale du Nord-Kivu en République démocratique du Congo, évolue rapidement. Après l’entrée du M23 et des troupes Rwandaises dans certains quartiers de la ville, à l’issue des affrontements intenses qui opposent depuis plusieurs jours les FARDC au mouvement rebelle, soutenu par des éléments des forces armées rwandaises, l’armée Congolaise s’est réorganisée et est passée à la reconquête de la ville.
Les tirs d’artillerie et d’armes légères se sont intensifiés dans la ville de Goma, semant la panique parmi la population. Des combattants du M23, accompagnés de forces spéciales rwandaises, avaient pénétré dans la nuit et en début de journée plusieurs quartiers, notamment au centre-ville. Cette présence militaire accrue a contraint de nombreux civils à fuir leurs foyers, aggravant ainsi la crise humanitaire.
Résistance de FARDC et des Wazalendo
Après un moment de flottement, la résistance s’est organisée au niveau des forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et du groupe d’autodéfense Wazalendo, autour de l’aéroport international de Goma, où ils étaient cantonnés. Les FARDC ont organisé la reconquête des quartiers conquis tôt le matin par les forces Rwandaises et les rebelles du M 23. Actuellement plusieurs quartiers qui étaient occupés par le M 23 ont été récupérés par l’armée congolaise et leurs alliés, les Wazalendo, au grand bonheur de la population de Goma.

On signale également des coups de feu en territoire rwandais où certaines unités de FARDC ont mené des attaques qui ont occasionné plusieurs morts et des blessés, notamment à Gisenyi (Rubavu), ou plusieurs bombes ont également été lancées.
Les FARDC amènent le feu au Rwanda
Un porte-parole des Forces rwandaises de défense a fait état d’au moins « 5 morts et 25 blessés graves » lundi 27 janvier dans une localité rwandaise frontalière de Goma, a-t-il confirmé. « Il y a aussi des blessés légers », a ajouté Ronald Rwivanga, sans plus de précisions sur les circonstances de ces décès et blessures, alors que plusieurs vidéos postées sur le net montrent des populations en fuite à la suite de détonations et de tirs d’armes de guerre, selon RFI.

Dans la ville rwandaise de Gisenyi, de très longs échanges de tir ont retenti sur le long de la frontière pendant toute la matinée, rapportent plusieurs sources. Plusieurs bombes sont tombées dans la ville le matin, a ajouté le général Ronald Rwivanga.
La majorité des écoles sont restées fermées à Gisenyi lundi, comme certains commerces. Les habitants proches de la frontière sont cloitrés chez eux, d’autant que les détonations, qui ont commencé dans la nuit, resonnent bien plus fort et plus près que ce qu’avait été entendu dans les jours précédents.
Le point de passage des commerçants transfrontaliers n’a pas ouvert aujourd’hui et seul le personnel civil de l’ONU et leurs familles y sont passés tôt ce matin : soit environ 1 000 personnes évacuées dans des bus pour se diriger vers Kigali. Cela alors que les agents frontaliers congolais étaient absents du poste.
Une évacuation en cours et une communauté internationale mobilisée
Face à l’escalade de la violence, l’ONU a décidé d’évacuer son personnel et leurs familles de Goma. Des bus ont été déployés à la frontière rwandaise pour assurer leur transport. Parallèlement, le Conseil de sécurité des Nations Unies a condamné avec fermeté le soutien du Rwanda au M23 et a appelé à l’imposition de sanctions contre Kigali.
Un sommet extraordinaire de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) se tiendra mercredi pour tenter de trouver une solution à cette crise. Les présidents congolais et rwandais, Félix Tshisekedi et Paul Kagame, ont confirmé leur participation.
Les conséquences humanitaires sont dramatiques
Les civils sont les premières victimes de ces affrontements. De nombreux hôpitaux ont été touchés, les accès aux camps de déplacés sont limités et les activités humanitaires sont fortement perturbées. Le Programme alimentaire mondial a été contraint de suspendre temporairement ses opérations, laissant plus de 800 000 personnes sans aide alimentaire.
Une crise régionale
La situation à Goma dépasse largement le cadre national. La présence de forces armées rwandaises sur le territoire congolais constitue une violation flagrante de la souveraineté de la RDC et menace la stabilité de toute la région des Grands Lacs. L’Union africaine a annoncé tenir une session d’urgence pour discuter de cette crise.
Perspectives incertaines
La situation à Goma reste extrêmement volatile. Les perspectives de paix semblent s’éloigner, alors que les belligérants continuent de s’affronter. La communauté internationale doit agir de manière décisive pour mettre fin à cette crise et trouver une solution durable. Lire aussi : Goma : évasion massive de la prison de Munzenze et évacuation de l’ONU – Infocongo
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