La population de la commune de Bandalungwa a communié le samedi 19 octobre dernier avec le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi à l’occasion du lancement de l’opération « Kin Bopeto », initiée par le gouverneur de la ville province de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka.
Cette journée a été marquée par l’appel à une mobilisation tous azimuts des citoyens congolais à s’approprier le problème de la salubrité dans la capitale congolaise, en particulier, et dans l’ensemble du territoire national, en général. C’est à cet effet, que, pour se faire comprendre et faire bien passer le message, le président de la République, s’est adressé à l’assistance dans la langue locale la plus usitée dans Kinshasa, le lingala.
Il a commencé par démontrer les conséquences d’un manque d’hygiène publique qui cause beaucoup des maladies, dont le paludisme, sans compter les maladies des mains sales comme la fièvre typhoïde, la diarrhée et autres.
Tout ceci passe certes par un changement des mentalités, a-t-il souligné : plus question de jeter des immondices dans les caniveaux. Pour lui, la propreté résoudra beaucoup des problèmes de santé publique.
Appel aux jeunes
Le Chef de l’Etat s’est adressé particulièrement aux jeunes, en leur demandant de s’approprier à leur tour la salubrité de la ville de Kinshasa. Il leur a signifié que lui et tous ceux qui ont été choisis ont pour mission pas de s’enrichir, mais d’améliorer la vie de la population.
Il a demandé aux bourgmestres de remettre chaque fois une somme aux jeunes volontaires pour les encourager. Cette somme devra venir des marchés de Kinshasa qui contribuent énormément au budget de la ville. C’est pourquoi il a responsabilisé aussi les bourgmestres et le gouverneur de la ville :
« Vous les bourgmestres de nos communes de Kinshasa, soutenez les habitants de vos communes, trouvez leur des bêches, des houes, qu’ils s’organisent rue par rue, qu’ils entassent leurs immondices chaque week-end. Nous sommes en pourparlers avec les partenaires qui viendront avec des véhicules spécialisés pour le ramassage. Je vous demande, les jeunes, parce que je crois en vous, rendez Kinshasa belle. Nous les autorités ferons tout pour que vous n’exposiez pas vos santés en faisant ce travail là. Voilà pourquoi je responsabilise les bourgmestres sous la supervision du gouverneur de la ville. Chacun devrait organiser les brigades des jeunes dans les quartiers. Qu’ils soient équipés, et qu’ils soient aussi motivés. Il ne faut pas qu’ils travaillent sans salaire. L’argent des taxes que vous récoltez dans les marchés, donnez-le aux jeunes ».
Redorer le blason terni de Kinshasa
Pour le gouverneur de la ville province de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka, la lutte pour la salubrité dans sa juridiction passe principalement par un changement des mentalités par les Kinois, doublé de l’adoption de nouveaux comportements dans leurs pratiques quotidiennes. Il a rappelé que les infrastructures actuelles de la ville de Kinshasa remontent de l’époque de Léopold ville, de 1960 pour une population estimée à 400.000 habitants. Aujourd’hui Kinshasa compte plus de 15 millions d’âmes qui utilisent les mêmes infrastructures d’antant. Cette situation demande des réformes profondes pour redorer le blason terni de Kinshasa.
La persistance des inquietudes
On note, malheureusement qu’alors que le Chef de l’Etat s’époumonait à faire passer le message dans la commune de Bandalungwa, l’on retrouvait des détritus aux alentours des grandes artères de Kinshasa.
C’est le cas de la commune de la Gombe où se trouve la plupart des sièges des institutions et qui devrait servir d’exemple. Quand on est sur le boulevard du 30 juin, on peut voir encore ces déchets qui traînent vers le cimetière de la Gombe et d’autres coins, sans compter le marché central et l’hôpital général de référence, ex Mama Yemo.
Les petits vendeurs du quartier golf sur avenue colonel Ebeya du côté de l’IFASIC ne cessent de déplorer le traitement humiliant que leur réserve souvent la brigade d’assainissement en les rançonnant sans vergogne avec la complicité de la commune.
Dans la commune de Limete, le bourgmestre de cette municipalité, Douglas Nkulu, qui est descendu sur terrain, a mis deux sujets chinois aux arrêts pour récidive. En effet, les deux responsables des entreprises chinoises fabriquant les baies vitrées sont reprochés du refus de se soumettre aux travaux d’assainissement hebdomadaires recommandés par l’autorité urbaine. Ce sont les mêmes chinois qui sont responsables des montagnes des déchets de vitrées que l’on peut voir sur la 3è et 4è rue.
Carence de charrois automobile à l’Hôtel de ville de Kinshasa
L’autre fait que l’on a pu observer la veille même du lancement de cette opération est que l’hôtel de ville de Kinshasa a recouru aux camions bennes des particuliers pour couvrir son déficit en charroi automobile. Et après ce lancement, l’on ne pouvait plus retrouver ces engins qui étaient parqués aux alentours du stade des martyrs. Ce qui laisse libre cours aux curieux de se demander : « N’était-ce pas juste pour faire ombrage à la marche de la croisade catholique qui était prévue ce même jour et recalé à ce lundi 21 octobre ? »
Jacques Kalokola