Les tensions persistantes à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) poussent les gouvernements congolais et rwandais à poursuivre leurs efforts de dialogue. Une nouvelle réunion ministérielle est prévue ce vendredi 14 septembre à Luanda, sous l’égide de la médiation angolaise.
L’objectif principal de cette rencontre est de faire avancer le plan de neutralisation des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) et d’obtenir le retrait des troupes rwandaises du sol congolais, une condition sine qua non pour la restauration de la paix dans la région.
« Nous travaillons sur deux fronts : la neutralisation des FDLR et le retrait des forces rwandaises », a déclaré Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais. « Bien que le cessez-le-feu soit globalement respecté, nous restons vigilants face aux incidents locaux. »
Un cessez-le-feu fragile
Depuis la signature du cessez-le-feu en août dernier, la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC reste fragile. Les affrontements entre l’armée congolaise (FARDC) et le Mouvement du 23 mars (M23), soutenu par le Rwanda, se poursuivent par intermittence. Le retrait des troupes rwandaises, réclamé avec insistance par Kinshasa, n’a toujours pas eu lieu, alimentant les tensions entre les deux pays voisins. Voici à ce sujet une brève chronologie des événements :
Octobre 2022. Intensification des affrontements entre les FARDC et le M23 dans la province du Nord-Kivu, soutenu par le Rwanda. Un mois,plus tard, en novembre 2022, le M23 progresse rapidement et s’empare de plusieurs localités stratégiques, dont Bunagana et la base militaire de Rumangabo.
Des déplacés internes en RDC, par centaines de milliers
Des centaines de milliers de congolais, abandonnent leurs milieux de vie et se retrouvent en déshérence. Les camps de dépacés de guerre s’emplissent et les congolais, déplacés internes dans leur propore pays vivent l’enfer de la faim, des maladies, des tueries, viols.
Décembre 2022, La communauté internationale exprime sa profonde inquiétude face à la détérioration de la situation sécuritaire et appelle à un cessez-le-feu immédiat. Janvier 2023, signature d’un cessez-le-feu entre la RDC et le Rwanda, sous l’égide de la médiation angolaise, dans le cadre du Processus de Luanda.
Malgré le cessez-le-feu, des violations sont régulièrement constatées sur le terrain : Des violations du cessez-le-feu ont été signalées tout au long de 2023. Au mois de mars de cette année, une nouvelle réunion ministérielle est organisée à Luanda pour faire avancer le processus de paix et discuter notamment du retrait des troupes rwandaises du sol congolais et de la neutralisation des FDLR. Mais, sur le terrain les armes ne se taisent pas et les populations continuent de subir la loi de la terreur imposée par le Rwanda.
Les enjeux de la réunion de Luanda
La réunion de ce vendredi à Luanda s’annonce cruciale pour l’avenir de la région. Les deux parties devront trouver un terrain d’entente sur des questions sensibles telles que la neutralisation des FDLR : Comment mettre en œuvre de manière effective le plan de neutralisation de ce groupe armé ?
Le retrait des troupes rwandaises : Quels sont les mécanismes de vérification et de contrôle du retrait des forces rwandaises ?
Le soutien du Rwanda au M23 : Comment mettre fin au soutien que Kigali apporte au M23 ?
Le succès de cette nouvelle session de négociations dépendra en grande partie de la volonté politique des deux parties à trouver une solution pacifique et durable à ce conflit qui dure depuis plusieurs décennies. En effet, on se souviendra que les services de renseignement Congolais et Rwandais auraient conclu un accord préliminaire lors de réunions tenues à Rubavu (anciennement Gisenyi), au Rwanda, les 29 et 30 août derniers, et cette avancée majeure, a été facilitée par la médiation angolaise. Lire aussi : Conflit RDC-Rwanda : les services de renseignement prennent la main – Infocongo
La pression internationale
La communauté internationale suit de près l’évolution de la situation en RDC. Les Nations Unies, l’Union africaine et plusieurs pays occidentaux ont appelé à un dialogue constructif entre Kinshasa et Kigali. La réussite de ces négociations est essentielle pour la stabilité de la région des Grands Lacs et pour empêcher une nouvelle crise humanitaire.