Augustin Kabuya accuse Joseph Kabila

Le secrétaire général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), Augustin Kabuya, a affirmé lors d’une réunion politique tenue ce samedi 30 mars au siège de cette formation politique que l’ancien chef de l’État, Joseph Kabila, est responsable de la situation d’insécurité qui sévit dans la province du Nord-Kivu. Selon le secrétaire général du parti présidentiel, Joseph Kabila a quitté le pays discrètement, et les services de migration sont au courant de son départ.

Joseph Kabila
Joseph Kabila ancien président de la RDC (archives infocongo.net)

Augustin Kabuya a déclaré : « Retenez dans vos cœurs ceci : cette situation que nous traversons, c’est toujours Kabila qui en est à la base. Que ses hommes nous disent quel jour Joseph Kabila a quitté le pays. Qu’on nous dise de quelle Direction Générale des Migrations (DGM) il a enregistré sa sortie du pays. Il savait très bien que ses hommes allaient agir ainsi. Kabila a sollicité l’appui financier et logistique de Nangaa, à un dirigeant africain, pour ces actions. »

“Sorti de son pays en bonne et due forme”

En réaction, Barbara Nzimbi, conseillère en communication de Joseph Kabila répond à Augustin Kabuya :

« Sorti de son pays en bonne et due forme, le président Joseph Kabila, n’a pas des comptes à rendre à l’UDPS et poursuit son agenda notamment, ses responsabilités académiques à assumer ; il rentrera dans son pays librement quand il le voudra ; et ce, sans aucune restriction. »

Notons par ailleurs que Adam Chalwe, Yannick Tshisola et Henry Maggie Walifetu, tous membres du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) de Joseph Kabila, ont rejoint l’Alliance Fleuve Congo (AFC) dirigée par Corneille Nangaa, l’ancien président de la CENI.

Leur présence a été remarquée jeudi aux côtés de Bertrand Bisimwa, président du M23, et de Corneille Nangaa lors d’un meeting à Kiwanja. De plus, Jean Jacques Mamba, ancien du Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean Pierre Bemba, a également annoncé son appartenance à l’AFC. Et aux dernières nouvelles, un très proche de Félix Tshisekedi, Jean-Claude Wakantsha président fédéral de l’UDPS/Canada a aussi rejoint l’AFC de Corneille Nangaa.

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Quelles sont les implications de cette déclaration de Kabuya ?

Les implications de cette déclaration sont significatives et peuvent entraîner des répercussions politiques et sociales en République démocratique du Congo (RDC).

En effet, en accusant Joseph Kabila, ancien président de la RDC, d’être responsable de l’insécurité dans la province du Nord-Kivu, Augustin Kabuya met en lumière le rôle potentiellement néfaste de l’ancien chef de l’État dans la situation actuelle. Cela pourrait susciter des débats sur la gestion de la sécurité pendant son mandat. Cette déclaration va totalement à l’encontre du discours du président congolais Félix Tshisekedi et des différent rapports des experts de l’ONU, qui pointent du doigt le Rwanda et Paul Kagame et le M23, d’être responsables de l’insécurité dans l’est du pays.

Fuite discrète de Joseph Kabila ?

La révélation que Joseph Kabila a quitté le pays de manière discrète soulève des questions sur ses intentions et son engagement envers la RDC. Si cela est confirmé, cela pourrait alimenter des spéculations sur ses motivations et son influence continue dans les affaires du pays.

Joseph Kabila à l'aéroport de Ndjili
Joseph Kabila à l’aéroport de Ndjili (archives infocongo.net)

Par ailleurs, le fait que des membres du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) de Joseph Kabila aient rejoint l’Alliance Fleuve Congo (AFC) dirigée par Corneille Nangaa indique un réalignement politique. Cela pourrait affecter l’équilibre des forces politiques et les alliances au sein du pays.

D’autre part, cette déclaration pourrait susciter des réactions passionnées de la part des partisans et des opposants de Joseph Kabila. Les médias et les analystes politiques pourraient également analyser et commenter cette situation, ce qui pourrait influencer l’opinion publique.

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On pourraitbaussi se demander si l’interpellation de Jaynet Kabila parv les renseignements militaires ne procède pas de cette sortie de Kabuya, qui venait de remettre son rapport de fin de mission d’informateur à Félix Tshisekedi. Les deux hommes avaient-ils évoqué ce prolème, avant les révélations de Augustin Kabuya? Lire aussi : Jaynet Kabila entendue par les services secrets de l’Armée durant 5 heures – Infocongo

En somme, cette déclaration soulève des questions importantes sur la sécurité, la politique et la gouvernance en RDC, et elle mérite une attention continue de la part des citoyens et des observateurs internationaux.

Quelle est la réaction de Joseph Kabila à ces accusations ?

Joseph Kabila, ancien président de la République démocratique du Congo (RDC), a rejeté catégoriquement les accusations portées contre lui. Selon Barbara Nzimbi, conseillère de Joseph Kabila, les propos d’Augustin Kabuya, secrétaire général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), sont « irresponsables » et « frisent la folie ».

Elle affirme que Joseph Kabila est sorti du pays en bonne et due forme et qu’il n’a pas de comptes à rendre au parti présidentiel. Elle souligne également que l’UDPS cherche à détourner l’attention des Congolais face à ses propres difficultés de gestion du pays. En somme, Joseph Kabila continue de respecter son agenda et peut revenir dans son pays librement quand il le souhaite.

Comment les citoyens congolais perçoivent-ils ces déclarations contradictoires ?

Les déclarations contradictoires entre Augustin Kabuya et Joseph Kabila suscitent des réactions diverses parmi les citoyens congolais. Certains Congolais soutiennent Augustin Kabuya et considèrent ses accusations comme une tentative de mettre en lumière la responsabilité de Joseph Kabila dans l’insécurité au Nord-Kivu. Ils estiment que la vérité doit être révélée, même si cela signifie remettre en question l’ancien président.

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D’autres citoyens en revanche restent fidèles à Joseph Kabila et rejettent les allégations d’Augustin Kabuya. Ils considèrent ces déclarations comme politiquement motivées et cherchent à discréditer l’ancien chef de l’État. Pour eux, Joseph Kabila a le droit de quitter le pays et n’a pas à justifier ses actions.

Confusion et méfiance

La contradiction entre les deux parties crée de la confusion et de la méfiance parmi les Congolais. Certains se demandent qui dit la vérité et remettent en question la transparence des dirigeants politiques. Ils souhaitent des clarifications et des preuves tangibles.

En effet, beaucoup de citoyens attendent des preuves concrètes pour étayer les affirmations de chaque camp. Ils veulent des informations vérifiables sur le départ de Joseph Kabila du pays et sur son rôle dans l’insécurité au Nord-Kivu. Tant que ces preuves ne sont pas fournies, l’incertitude persiste.

En somme, la perception des déclarations contradictoires varie en fonction des affiliations politiques, des croyances personnelles et du niveau de confiance dans les dirigeants. Les Congolais restent attentifs aux développements futurs et espèrent une résolution claire de cette controverse. Lire aussi : Invité à l’Investiture de Félix Tshisekedi : la participation de Joseph Kabila interroge l’opinion publique – Infocongo