Chérubin Okende, député national

La décision du Procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, d’engager des poursuites contre quiconque formulerait des « affirmations gratuites » sur la publication du rapport relatif à la mort de Chérubin Okende a provoqué un tollé au sein de la société civile.

En effet, dans une correspondance adressée au Procureur près le Tribunal de grande instance de Kinshasa-Gombe, M. Mvonde qualifie les « affirmations gratuites » de faux bruits réprimés par la loi.

Société civile vent debout

Plusieurs leaders de la société civile fustigent cette décision, la jugeant contraire aux principes démocratiques et à l’État de droit.

Jonas Tshombela, coordonnateur de la Nouvelle société civile du Congo (NSCC), estime que cette mise en garde viole la liberté d’expression garantie par la Constitution.

« Le point de vue des autorités judiciaires ne semble pas épouser les valeurs de la démocratie et de l’État de droit prônées par le régime en place. La liberté d’expression est un droit fondamental reconnu à tous les Congolais », déclare-t-il.

Carlos Mupili Kabyuma, président national du Conseil suprême de la société civile de la RDC, abonde dans le même sens.

« Critiquer les enquêtes judiciaires est un droit reconnu par la Constitution », souligne-t-il, rappelant que le Président de la République lui-même a publiquement critiqué le système judiciaire sans être inquiété.

M. Mupili Kabyuma s’interroge : « Pourquoi intimider les citoyens qui critiquent les enquêtes alors que le Président, au nom de la séparation des pouvoirs, peut exercer son droit à la liberté d’expression ? »

Mort de Chérubin Okende : Un mystère persistant

Chérubin Okende, ministre national des Transports et membre du parti Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, est décédé le 13 juillet 2023, son corps a été découvert criblé de balles dans son véhicule stationné sur l’avenue des Poids lourds à Kinshasa. Les circonstances de sa mort restent floues et le rapport d’enquête publié n’a pas convaincu l’opinion publique.

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Raison pour laquelle la société civile exige des autorités judiciaires une enquête transparente et indépendante afin de faire la lumière sur la mort de Chérubin Okende et de répondre aux nombreuses questions qui subsistent. Lire aussi : Assassinat de Chérubin Okende : l’enquête conclut à un suicide, la famille conteste