Paul Kagame président du Rwanda

Le président rwandais Paul Kagame a déclaré lundi 9 janvier au parlement de son pays que le Rwanda ne peut lus accueillir des réfugiés congolais, dont les régions de l’est sont en proie à des combats avec des groupes armés, dont le groupe terroriste du M23, que le Rwanda soutient.

« Nous ne pouvons pas continuer à accueillir des réfugiés » en provenance de RDC, a déclaré Paul Kagame devant le Sénat, poursuivant : « Ce n’est pas le problème du Rwanda. Et nous allons faire en sorte que tout le monde se rende compte que ce n’est pas le problème du Rwanda ».

« Je refuse que le Rwanda supporte ce fardeau », a-t-il encore ajouté.

Dans l’est de la RDC, région instable riche en ressources minières, les combats entre forces gouvernementales et troupes du M23, force négative tutsi, ont exacerbé les tensions avec le Rwanda voisin, que la RDC accuse d’encourager la milice. Kigali nie toute implication.

Ces violences ont poussé de nombreux Congolais à migrer dans les pays voisins, dont le Rwanda. Selon le Haut-commissariat de l’ONU aux réfugiés (UNHCR), le Rwanda comptait en novembre 2022 quelque 72.000 réfugiés congolais.

Populations déplacées internes au Nord-Kivu
Populations déplacées internes au Nord-Kivu

Dans un rapport publié en décembre, des experts mandatés par les Nations unies affirment avoir collecté des « preuves substantielles » démontrant « l’intervention directe des forces de défense rwandaises (RDF) sur le territoire de la RDC », au moins entre novembre 2021 et octobre 2022.

Principal soutien du M23

L’Union européenne comme les Etats-Unis, a appelé le Rwanda à « cesser de soutenir le M23 ».

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Le Rwanda a à plusieurs reprises imputé la responsabilité de la crise dans l’est de la RDC aux autorités de Kinshasa et a accusé la communauté internationale de fermer les yeux sur son soutien supposé aux FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), un mouvement de rebelles hutu rwandais dont certains impliqués dans le génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda.

Combattants du M23 dans le Nord-Kivu
Combattants du M23 dans le Nord-Kivu

Présentée comme une menace par Kigali, l’existence et la violence de cette milice ont justifié les interventions rwandaises passées en territoire congolais.

Pour rappel, fin novembre 2022, le M23 a massacré plus de 130 personnes, selon un bilan provisoire, à Kishishe et Bambo, deux village du Nord-Kivu. Ce massacre a été dénoncé par une enquête des Nations-Unies.

Paradoxalement, le Rwanda a accusé la RDC, où la présidentielle est prévue en décembre 2023, d’instrumentaliser le conflit à des fins électorales et d’avoir « fabriqué » ledit massacre.

Des initiatives diplomatiques ont été lancées pour tenter de résoudre la crise de l’est de la RDC où une force régionale Est-Africaine, dirigée par le Kenya, est en cours de déploiement. Lire aussi: Félix Tshisekedi, Paul Kagame et Évariste Ndayishimiye pour un mini-Sommet à Luanda