RDC : des armes ukrainiennes entre les mains des groupes terroristes dans l’est

C’est une alerte d’Interpol qui concerne la traçabilité des armes livrées par l’Occident à l’Ukraine qui se retrouvent dans la nature. En effet, la police internationale n’arrive pas à retracer ces armes qui ont coûté plusieurs milliards de dollars aux pays de l’OTAN, qui soutiennent de toutes leurs forces le pays de Zelensky, envahi par la Russie de Vladimir Poutine.

Une bonne partie de ces armes livrées en grandes pompes à l’Ukraine ne sont pas visiblement arrivées à destination

Soldats ukrainiens

Selon Éric DENECE, ancien analyste des renseignements et Directeur du Centre français de recherche sur le renseignement, l’alerte d’Interpol arrive de manière tardive, car ces armes ukrainiennes se retrouveraient sur deux théâtres de conflits à savoir la Syrie et l’est de la RDC, à la frontière avec le Rwanda, où des combats ont repris depuis quelques semaines. On se souviendra que les FARDC avaient marqué la surprise en découvrant des armes sophistiquées et en grande quantité lors de la prise d’un bastion du M23 dans le territoire de Rutshuru.

Soldats rwandais alliés aux terroristes du M23

Le spécialiste français déclare que personne n’en connaît précisément la provenance « et tout laisse à penser que ce sont des armes ukrainiennes, et cela confirme les trafics que font les groupes criminels ukrainiens qui revendent les armes que leur livre l’Occident a certains groupes terroristes ».

Cette alerte d’Interpol soulève également une autre question que les autorités congolaises semblent prendre à la légère, la cession de 120 km2 de terres par le président du Congo Brazzaville à Paul Kagame, des terres qui font face à la commune de Maluku de la RDC, dans l’est de Kinshasa.

Accords Kigali-Brazzaville ou la menace aux portes de Kinshasa

Les présidents Denis Sassou Nguesso du Congo et Paul Kagame du Rwanda ont signé, à Brazzaville, le 13 avril dernier, une série d’accords parmi lesquels :

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– l’accord portant cession de 120 km² des terres congolaises au Fonds souverain du Rwanda, représenté par l’entreprise Crystal Ventures ;

– l’accord portant cession de la zone économique spéciale de Maluku à la même entreprise Crystal Ventures ;

– l’accord de défense entre le Congo-Brazzaville et le Rwanda.

Paul Kagame et Denis Sasso Nguesso

L’opinion publique de part et d’autre du fleuve Congo était très surprise en ce mois d’avril par l’acte posé par Denis Sassou Nguesso, qui apparait aux yeux de plus d’un comme un geste très hostile à l’endroit de la RDC, en mettant à la disposition de Paul Kagame 120 km2 de terres congolaises, au travers de la société Crystal Ventures, le bras financier du Front Patriotique Rwandais (FPR).  En effet, le Chef de l’Etat rwandais est le véritable patron de Crystal Ventures.

Ces terres cédées sont localisées juste en face de la commune Maluku, sur l’autre rive du Fleuve Congo à Kinshasa, qui a décidé d’y ériger la Zone économique spéciale, qui abritera toutes les industries que le pays compte mettre en place pour amorcer son développement.

Le danger aux portes de Kinshasa

C’est un acte lourd de conséquences pour la sécurité de la RDC, car en mettant à la disposition de Kagame cette zone combien sensible, et en permettant aux troupes rwandaises d’y être casernées, dans le cadre de l’accord de défense ci-haut cité, Sassou se montre clairement hostile à la RDC, et certains y voient pratiquement une déclaration de guerre.

Entrée de la Zone économique spéciale de Maluku à Kinshasa

En effet, dépourvu d’espace vital, le Rwanda qui accuse la densité au m2 la plus élevée d’Afrique va, sans nul doute, se servir de ces terres comme base opérationnelle dans laquelle Paul Kagame va installer les milliers de militaires afghans formés par les USA, déguisés en réfugiés délocalisés par la Grande Bretagne, selon plusieurs analystes, comme Corneille Mulumba, membre fondateur de l’UDPS.

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Comme par hasard, le Président ougandais, Yoweri Museveni, avait aussi accueilli son lot de « réfugiés » afghans, quelques temps avant, tandis que Paul Kagame avait bien avant signé d’autres accords avec les autorités israéliennes pour accueillir des « réfugiés ».

Officiers Congolais et ougandais engagés dans l’opération conjointe de traque de ADF

Ainsi, en recoupant les différentes déclarations intempestives du président Rwandais et les événements de ces derniers jours avec le réveil du M23 son bras armé et l’attaque de la cité de Bunagana, les gouvernants congolais auraient dû être perspicaces et entrevoir une offensive finale des ennemis du Congo pour envahir définitivement le Nord-Kivu et l’Ituri, d’une part, et neutraliser Kinshasa pour l’empêcher de réagir, d’autre part. Et pourtant, le coup des « Nyangalakata » à la base de Kitona et le sabotage du Barrage d’Inga au Kongo central sont encore frais dans les mémoires.

Des accords de trop…

L’injonction faite à Félix Tshisekedi par les Etats-Unis d’intégrer illico presto la RD Congo dans la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE), où règnent en maîtres Paul Kagame et Yoweri Museveni, relève très certainement de ce plan machiavélique d’en finir avec le pays de Lumumba, qu’ils entendent balkaniser à tout prix. En outre, le Président de la République Démocratique du Congo avait curieusement pris part au Sommet des Chefs d’Etat de la EAC à Nairobi avant même que le Parlement congolais ait ratifié l’accord d’adhésion. Tout comme les nombreux accords signés en catimini avec le Rwanda, lui cédant le raffinage de l’or du Kivu, l’exploitation de l’aéroport de Goma comme hub par la compagnie Rwand’Air…

L’Ouganda et le Rwanda ont des troupes sur le sol congolais. Des soldats de Museveni sont engagés dans une opération de « mutualisation des forces » avec les FARDC pour traquer et anéantir les rebelles ougandais de l’ADF… opération qui perdure sans résultats probants malgré un démarrage en fanfare !

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C’est pendant ce temps aussi que s’est curieusement ouvert le dialogue avec les milices congolaises, entretenues par les Chefs d’Etat rwandais et l’ougandais, à Nairobi, et que le M23, pourtant sensé être caserné au Rwanda et en Ouganda, rallume le feu dans l’est du pays. Cependant, aucun de ces deux pays n’a jamais été pressé, par les mêmes puissances occidentales, de négocier la paix et la réconciliation avec les FDRL et le ADF-NALU. Ceci enlève les derniers doutes sur les agendas cachés des puissances occidentales.

Pouvoir faible et fragile…

Profitant des faiblesses et de la fragilité du pouvoir en place à Kinshasa, l’ennemi est sur le point d’assener le coup fatal au pays de Lumumba. Car en plus du Nord-Kivu et de l’Ituri, Kinshasa doit aussi désormais se préparer à affronter directement la guerre venue du Rwanda.

Il y à n’en point douter une probabilité non négligeable que des événements déstabilisants se précipitent entre maintenant et la fin 2023, événements qui pourraient compromettre l’organisation des scrutins électoraux.

Nonobstant ces menaces évidentes pour la sécurité et la paix du pays, le Gouvernement de Kinshasa demeure aphone, comme tétanisé. Et, dans sa léthargie légendaire, le Parlement de Mboso n’interpelle personne. Les Ministres des Affaires Etrangères, de la Défense, et de l’Intérieur sont occupés à autre chose comme si de rien n’était, alors que la survie du pays dans ses frontières de 1885 n’a jamais été aussi menacée. Lire aussi: RDC : Bunagana aux mains des terroristes du M23