Au sein de la coalition majoritaire de l’Union sacrée, le temps est à l’évaluation des acquis. Alors que la session parlementaire de mars se profile à l’horizon et que les débats sur les échéances électorales de 2023 occupent déjà les esprits, chacune des composantes de l’Union sacrée qui accompagnent le Président Félix Tshisekedi, s’interroge désormais sur ses gains ou ses pertes dans l’attelage politique hétéroclite né de l’implosion du FCC.
L’actualité politique du moment, semble avoir joué comme un accélérateur de particule dans cet examen de conscience collectif, où chaque groupe commence à s’interroger sur la place qui lui revient, ou devrait lui revenir au sein de la plateforme présidentielle, et sur l’épaisseur des dividendes politiques engrangées en compensation de son adhésion.
L’union sacrée à l’heure du bilan à mi-parcours
Les récents renouvellements de loyauté à l’autorité morale de la coalition majoritaire au pouvoir, ne suffisent plus à occulter les angoisses de plus en plus perceptibles au sein des troupes, où certains partenaires commencent à se demander si finalement, ils n’ont pas été les dindons de la farce dans cette combine, qui commence à sentir le roussi.
Sur le plan matériel, il faut dire que tout le monde a été gâté. 15.000 dollars US d’indemnités d’adhésion, prime consistante à chaque vote important à l’Assemblée nationale, une indemnité mensuelle de loyauté de 1.200dollars US à chaque député, des primes de carburant pour l’accueil de l’autorité morale à l’aéroport, et der des ders, une jeep Hyundai Palisade en cadeau.

Mais au-delà de ce train de vie princier, les sociétaires de l’Union sacrée attendaient surtout des gains politiques, plus vulgairement des postes de responsabilité au sein du Gouvernement, des entreprises du Portefeuille et des Services publics.
Jean-Marc Kabund, le cerveau-moteur de ce salmigondis politique, qui servait de passerelle et de médiateur, est entretemps passé à la moulinette, et est occupé actuellement à soigner son genou malade à Londres dans la lointaine Grande-Bretagne. D’ailleurs, on apprend qu’il aurait coupé tout lien avec ses anciens obligés, en se désactivant de tous les groupes WhatsApp.
Modeste Bahati Lukwebo, en mode Maradona
Apparu à la suite de Jean-Marc Kabund comme coordonnateur auto-proclamé de la famille politique présidentielle, Modeste Bahati Lukwebo, le Président de l’Assemblée nationale, s’est aussitôt illustré en faisant la nique à ses partenaires, dans la répartition des candidats Gouverneurs dans les 14 provinces à problèmes, soulevant un tollé général au sein de la famille, qui continue de crier à la tentative d’escroquerie.
Au sein de l’union sacrée, les sociétaires, plus précisément ceux de la mosaïque FCC qui se revendiquent majoritaires, ne comprennent pas non plus ce revirement du Gouvernement Sama Lukonde, qui annonce brusquement des concours de recrutement des mandataires publics, alors que le deal prévoyait un partage « équitable et équilibré » des entreprises du Portefeuille. Depuis le début de la semaine en cours, la ville bruisse de communiqués indignés des regroupements politiques qui en appellent à la sagesse et à la vigilance du Chef de l’Etat, sur le mode désormais célèbre de « Papa Président, talela biso likamb’oyo ».
Au sein de l’Union sacrée, nombreux sont par ailleurs ceux qui attendaient avec impatience, un remaniement du Gouvernement, qui aurait pu ouvrir des nouvelles perspectives à leurs ambitions. Mais cette perspective semble s’éloigner de plus en plus au fil des semaines, au regard des nouveaux problèmes politiques qui s’ajoutent à un contexte géopolitique de plus en plus délétère. De quoi donner des idées noires à certains ténors de la majorité, qui commencent à se demander s’il ne serait pas le temps de retourner leurs vestes. Un exercice qu’apprend désormais tout novice en politique. Lire aussi: Union sacrée : Modeste Bahati accusé de trafic d’influence dans le choix des candidats Gouverneurs
Lolo Luasu B.