Jacques N’djoli Eseng’ekeli a été tout bonnement dégommé de la liste des candidats au poste de Rapporteur du futur Bureau de l’Assemblée nationale.
Numéro 3 dans la hiérarchie du Mouvement pour la Libération du Congo(Mlc) de Jean-Pierre Bemba Gombo, Jacques N’djoli, député et professeur de son état, s’était porté candidat à ce poste en qualité d’indépendant, après que son parti, lui ait préféré un autre député, très peu connu dans le parti et au sein de l’opinion, le nommé Lembi Lubula Joseph, dont personne ne soupçonnait jusqu’à l’existence au sein du Parlement. Lire aussi: Assemblée nationale : le calendrier de l’élection du Bureau définitif fixé
La désignation de ce presqu’illustre inconnu par le Chairman Jean-Pierre Bemba, a obéi à d’autres considérations tout à fait autres que l’expérience ou l’efficacité.
Pour Jean-Pierre Bemba, le problème était en effet ailleurs, plus précisément dans la bataille féroce mais souterraine pour le contrôle de la ville de Budjala, dans la province du Sud-Ubangi, où un nouveau venu, Jean-Lucien Bussa, ci-devant ministre sortant du Commerce Extérieur, semble lui tenir la dragée haute depuis les élections législatives de 2011.
Pour essayer d’enrayer l’influence sans cesse grandissante de ce jeune turc, lui aussi membre actif de l’union sacrée, Bemba a vu dans la composition du ticket du futur Bureau de l’Assemblée nationale, une fenêtre de tir idéal pour placer en bonne position un fils de Lisala qui lui soit dévoué, et capable de freiner la boulimie politique de son adversaire Bussa, qui se sent pousser des ailes, avec l’accession de son jeune fils Gaël Bussa, au poste de Rapporteur du Bureau d’âge.
Pour Jean-Pierre Bemba, le choix était clair: prendre le risque de perdre un cadre aguerri de son parti en la personne de Jacques N’djoli, mais regagner du terrain sur le théâtre de Lisala, une base politique amplement disputé avec un autre baron de la kabilie, l’ancien ministre des transports José Makila Sumanda.