Les collaborateurs de l’ancien président Joseph Kabila, qui devaient l’accompagner ce samedi à Lubumbashi, n’en sont pas revenus de s’entendre dire par les autorités aéroportuaires à l’aéroport qui leur refusaient l’accès à l’avion, que s’ils voulaient des explications à leur refus, qu’ils n’avaient qu’à appeler le Président de la République. « Tout a une fin », aurait même ajouté l’un de ces agents, comme pour être plus explicite. Lire aussi : Joseph Kabila empêché de se rendre à Lubumbashi
Pendant ce temps, le jet affrété par Joseph Kabila est réparti à vide sans son illustre passager, empêché de voyager jusqu’à la tenue dimanche du message à la nation du Président Félix Tshisekedi.
Sur place à Lubumbashi, des milliers des partisans de l’ancien Président venus en masse l’accueillir à l’aéroport de la Luano, ont dû regagner la ville avec leurs banderoles et calicots, en attendant peut-être, des jours moins agités. Mais entretemps, c’est comme un nouveau coup de couteau sur une plaie encore saignante.
Cette nouvelle péripétie vient encore couronner la forte tension qui prévaut dans le pays, avec des soubresauts en cours au Parlement et les décisions attendues demain dimanche du message à la nation du Chef de l’Etat. Des décisions « historiques », affirment déjà son entourage. Lire aussi: Félix Tshisekedi s’adresse à la Nation ce dimanche 6 décembre
Exit Ilunkamba?
De sources informées à Kinshasa, on apprenait samedi que Félix Tshisekedi, en dépit des multiples appels à la modération et au dialogue venus de tous les horizons en Afrique et dans le monde, serait resté inflexible sur sa détermination à bousculer l’architecture institutionnelle actuelle du pays, et compterait notamment, annoncer la nomination d’un informateur et exiger la démission de gré ou de force du Premier ministre et de son Gouvernement.
On ne sait pas pour le moment de quelle manière le Chef de l’Etat devra s’y prendre pour la matérialisation de ses volontés en rapport avec l’architecture constitutionnelle actuellement en vigueur, mais au moins, une chose serait sûre en cas de confirmation de ce schéma: c’est le pays tout entier qui risque de plonger, et pour longtemps, dans un cycle d’incertitudes, voire de turbulences.
Déjà, l’humiliation quasi-publique infligée à Joseph Kabila, autorité morale du partenaire Fcc dans la coalition, laissera certainement des traces difficiles à effacer, tant à Kinshasa, qu’auprès de sa base sociologique de l’ex-Katanga.
De même pour ce qu’il faut bien appeler le harcèlement politique dont est maintenant victime la majorité parlementaire Fcc à l’Assemblée nationale. Dans une classe politique congolaise où tout est du domaine des possibles, une chose reste certaine: après le message présidentiel de ce dimanche, plus rien ne sera comme avant…