“Ingratitude” embastille Tshala Muana à l’ANR

« Ingratitude »: un titre qui tombe au mauvais moment, au mauvais endroit ? Voilà une chanson qui fera sans doute date dans les annales de la tumultueuse histoire de la République. Lire: « Ingratitude » de Tshala Mwana censurée ?

Alors que la toile congolaise est entrée en transe sur la nouvelle chanson de l’icône Tshala Mwana, tandis que l’intéressée croule sous les coups des tonnes d’injures téléphonées, transmises via les réseaux sociaux, et que tombe sur elles des menaces de mort à peine voilées, on en vient à se demander, si cette égérie de la musique congolaise reconnue pour son charme et son talent, nourrit aussi par devers elle, des ambitions suicidaires.       

Et si, au-delà de la frénésie qui se fait jour dans le landerneau congolais, il y avait pour finir, tromperie sur la marchandise, alors que la victime aurait déjà été brulée sur le bûcher de l’intolérance politique?    « Ingratitude » est captivante chanson. En en elle-même, elle est un chef-d’œuvre artistique qui chatouille agréablement l’oreille. Le message qu’elle véhicule, celui d’un spécialiste en retournement de veste, est universel.

Comme un cheveu dans la soupe                

Mais c’est peut-être le moment de sa mise à la disposition du public qui fait défaut, tout comme le statut social de la personne qui porte ce message. Mamu Nationale comme on aime l’appeler, au-delà de sa qualité d’artiste, est une affidée connue du régime politique passe, mais qui continue à provoquer des cauchemars au régime actuel. Circonstance aggravante, elle par sa naissance, originaire de l’espace Kasai, terreau sociologique, si pas politique du pouvoir régnant.

Tshala Muana sur scène

Ainsi positionnée, tous ses faits et gestes sont automatiquement passés au scanner, et peut-être même, au détecteur des mensonges. En diffusant à un public déjà largement surchauffé une chanson qui colle à la réalité politique du pays comme une seconde peau, elle a pratiquement mis le pied sur un nid des vipères affamés. Ceux de son camp y ont vu une aubaine providentielle, mais ceux de l’autre côté de la barrière ont interprété son geste, comme un coup de poignard dans le dos de son propre frère. D’où les injures et les appels à la lapidation

Lire :  Beni : le parlement des jeunes exige l'interpellation du DG de la RTNC par la justice, pour non-retransmission des images de Beni

Le tube de trop?

Mais au fil des jours, certains au pays ou dans la diaspora, commencent à trouver que cette manière d’attaquer à découvert un supposé ingrat, par ailleurs détenteur d’imperium, ne correspondrait pas au personnage de Tshala Mwana, mieux connue pour sa pondérance et son sens élevé de la retenue.

Des rumeurs persistantes circulent déjà, selon lesquelles la chanson polémique daterait des années 2010, et ferait partie intégrante d’un album de 12 chansons encore inédites, et que la sortie du single « Ingratitude », ne serait due qu’à une simple coïncidence, et a un caprice du producteur de l’album. Des rumeurs qui, si elles se vérifient, laisseraient pantois de nombreux jihadistes en mal de croisades, mais malheureusement pour notre Mamu Nationale, le mal aura déjà été consommé.

Tshala Mwana interpellée à l’Anr            

L’artiste-musicienne Tshala Mwana a été interpellée lundi dans la matinée à son domicile de la Commune de la Gombe, et conduite sous bonne escorte dans les locaux de l’Anr sur l’Avenue 3z dans la même commune.             

Selon Claude Mashala, son producteur de mari, l’intéressée a été interpellée comme une vulgaire criminelle par ses geôliers qui n’étaient munis d’aucun mandat.     

Depuis le week-end dernier, l’artiste congolaise, connue entre autres pour sa proximité avec la plateforme politique Fcc de l’ancien Président Joseph Kabila, a largué sur le marché une chanson, « Ingratitude », qui fait polémique, et supposée être un pamphlet contre l’actuel Chef de l’Etat congolais Félix Tshisekedi, actuellement en froid avec son prédécesseur.