Kabund et Kabuya

Une année et cinq mois après l’accession de l’union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) au pouvoir, ses cadres et combattants ont compris que leurs alliés de la coalition, le FCC, ne leur facilite pas la tâche de bien travailler pour réussir leur mandat.

L’UDPS estime que son président national éprouve de sérieuses difficultés pour réaliser sa vision axée sur la reconstruction du pays et la réalisation du bonheur du peuple dont « Le peuple d’abord” risque devenir un vain slogan. Pour l’UDPS, le seul moyen qui lui reste est d’obtenir un second mandat au profit de seul Félix Tshisekedi. Mettant à côté des conflits internes au sein du parti, l’UDPS a jugé utile d’organiser un atelier de réflexion sur le processus électoral au centre catholique Nganda de Kinshasa.

Au terme de cette réunion à laquelle ont pris part tous les cadres du parti, plusieurs d’entre eux se sont exprimés à la presse, notamment Paul Wakwenda, président de la

Convention démocratique du parti ;  Me Jaquemain Shabani, président de la Commission électorale permanente (CEP) du parti et Me Potin Majaliwa.

Pour Paul Wakande,  « les objectifs poursuivis ont été atteints, notamment l’élaboration d’une feuille de route stratégique pour la victoire en 2023. Le soubassement de cette feuille de route sera la réorganisation du parti. Les dissensions transitoires sont pratiquement dépassées à partir du moment où tout le monde reconnaît qu’en dehors des textes, il n’y a pas de parti », a-t-il précisé.

Me Jacquemin Shabani, quant à lui, a fait savoir clairement que généralement, les élections se préparent aux lendemains des résultats des précédentes élections.

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« Nous nous sommes permis de faire cette réflexion et de prendre de grandes orientations. Concrètement, ces réflexions vont nous permettre de faire mieux qu’en 2011 et 2018 afin de donner au président Félix Tshisekedi, notre leader, un second mandat plus confortable afin que 2023 soit une grande fête électorale pour nous », a-t-il fait savoir.

Me Potin Majaliwa a indiqué, de son côté, que « ces travaux ont servi de collectionner les réflexions et les coucher sous forme d’un document qu’on devra soumettre à l’autorité de référence du parti, à savoir Félix Tshisekedi, pour permettre au parti d’avoir un outil qui lui servira dans les jours avenir à peaufiner les stratégies afin d’affronter un combat démocratique qui est les élections », a-t-il déclaré.

Il faut réorganiser le parti

Un grand nombre de cadres de L’UDPS reconnaissent sincèrement que,  malgré les moyens qui pourraient être mis à sa disposition, le parti de la 10ème rue Limete ne serait capable de prétendre remporter les prochains scrutins électoraux que si elle met de l’ordre en son sein.

L’unité mise à mal par des querelles entre les cadres doit d’abord être consolidée. Ainsi, l’harmonie tant attendue ne pourrait être acquise que si le Congrès se tenait dans les meilleurs délais, pour doter le parti des cadres librement élus.

Au sein du l’UDPS, de nombreux cadres reprochent, à ce jour, à Jean-Marc Kabund sa mainmise sur le parti. Bien qu’assumant l’intérim du président national, ce dernier a procédé à des nominations à des postes clé, des cadres qui lui sont proches.

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Et l’on sait que sans l’intervention de quelques cadres historiques de l’UDPS, ces conflits ainsi délibérément créés auraient été soumis aux instances judiciaires pour traitement.

On doit reconnaître qu’actuellement en RDC, un seul parti politique, malgré sa popularité, ne peut à lui tout seul, remporter les élections et s’assurer la majorité à tous les niveaux. Ceci va obliger l’UDPS à envisager des coalitions avec d’autres formations politiques ayant pignon sur rue. On réalité, le chemin vers une victoire certaine est encore très loin. Il faut de mécanismes sincères pour y parvenir.

Gel Boumbe