Félix Tshisekedi

À l’occasion de la commémoration du 60è anniversaire de l’indépendance de la République Démocratique du Congo, le Chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi a sommairement brossé le tableau des faits qui ont caractérisé le pays, depuis son accession à la souveraineté nationale.

Des événements malheureux aux avancées majeures, enregistrés, le président de la République a présenté l’état de la Nation sur différents plans, en l’occurrence sur les plans politique, administratif, judiciaire, économique…

Ce qui nous intéresse le plus ici, c’est l’aspect économique de la question.

En effet, dans son adresse à la Nation, intervenue le 30 juin dernier, Félix Tshisekedi, parlant des 60 ans d’indépendance  de l’ancienne colonie belge,  a noté des avancées majeures ou significatives dans la lutte pour la démocratie et l’État de droit qui pour lui, a remplacé celle menée autrefois par nos héros nationaux et pères de notre indépendance.

Cependant, il déplore le fait qu’en dépit de multiples sacrifices humains, le peuple congolais continue encore à endurer de « pires atrocités, des crimes contre l’humanité et des pillages de ses ressources », situation qui s’est empirée  aujourd’hui, 60 ans plus tard,  où  l’avenir de tout un peuple se trouve confisqué par une certaine catégorie politique, « toutes tendances confondues, qui est versatile », et a du mal à tirer la Nation hors du « cercle vicieux de l’instabilité et de la pauvreté ».

Comparaisons…

Il a procédé ensuite  à des analyses comparatives, du niveau de vie de ces 6 décennies à nos jours. À ce propos,  il évoque le fait qu’en « 1960, le revenu moyen par habitant était de 1000 USD », ce qui n’est plus le cas aujourd’hui « où il est estimé à 400 USD »

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En d’autres termes, il a baissé de 60% aujourd’hui, beaucoup plus qu’il y a environ 60 années.

Au point que la Rdc de nos jours,  est classée parmi les pays les plus pauvres et les plus endettés (PPTE). Alors qu’à l’époque de l’indépendance, elle figurait parmi les plus riches du monde. 

Une chute  libre qui semble fort malheureusement s’accentuer encore

Par ailleurs et pour s’acquitter du devoir de redevabilité devant la Nation, le président de la République s’est adressé en date du 13 décembre 2019, devant la Chambre du Parlement, réunie en Congrès.

Et ce, en guise du premier discours de son quinquennat, discours au cours duquel il s’est fixé pour priorité, sur le plan économique, de faciliter au peuple congolais l’accès à l’électricité et à l’eau potable, lui fournir des infrastructures adéquates et transformer la structure économique par sa diversification…

Pour le Chef de l’État donc, toutes les stratégies étaient déjà activées pour la mise en œuvre de ces projets lorsque malheureusement, la pandémie à Coronavirus est survenue. Étouffant ainsi leur matérialisation.

Néanmoins, poursuit-il, dans le cadre de l’accès à l’électricité, plusieurs projets publics-privés sont déjà en cours de démarrage, en l’occurrence, la centrale solaire de 1000 Mégawatts à Kinshasa et tant d’autres à l’intérieur du pays ; comme le mégaprojet du grand Inga au Kongo central

En outre, pour booster l’économie nationale,  le président Félix pense qu’il faut encourager les initiatives des jeunes, exploiter aussi bien leur force physique  qu’intellectuelle, leurs talents. Les inciter à créer des richesses; surtout en cette période de crise sanitaire et économique. Investir notamment dans la transformation digitale (plan numérique).

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À quelque chose, malheur est bon…

L’homme fort du Congo, Félix Antoine Tshisekedi ne se limite pas seulement à épingler,  à déplorer les méfaits de Covid-19, il y voit plutôt une certaine interpellation de notre conscience. Il   évoque l’esprit de dépendance que l’on avait vis-à-vis de l’extérieur.

L’avènement de la pandémie à Corona Virus nous aurait appris l’autosuffisance sur tous les plans. La vraie indépendance. Ne plus attendre tout de l’extérieur.

Apprendre désormais à produire soi-même et chez soi, pour subvenir à ses besoins vitaux ou autres.

Bref, la Covid-19 nous a appris, par exemple à construire des hôpitaux chez soi, à produire tout localement.

Ayant bien compris la leçon, de cette crise sanitaire et économique, le Chef de l’État dit avoir déjà investi dans l’agriculture pour assurer l’autosuffisance alimentaire des congolaises et congolais.

À ce stade, le président de la République se veut rassurant. Il informe le peuple que de grands projets sont donc déjà entrepris dans ce sens pour renforcer l’autosuffisance alimentaire.

Et plus explicitement: « 33 000 hectares à travers le pays sont affectés aux cultures vivrières et commencent à produire leurs premiers résultats : dont 3000 tonnes de riz à Kimpese,  4000 tonnes de paddy à Nkuni.  On attend la récolte et la transformation de manioc planté sur 800 hectares à Wangata. »

Tout en remerciant de façon globale,  la Banque Mondiale,  le FMI, les USA et d’autres partenaires internationaux; pour les aides ou les prêts à la République Démocratique du Congo,  le Chef de l’État entend aussi mobiliser des recettes en interne: « économiser partout », surtout pour venir à bout des crises sanitaire et économique sévissant en Rdc. Entre autres stratégies,  penser à réduire le train de vie des institutions politiques, pourquoi pas !   Afin de réunir des marges nécessaires aux manœuvres budgétaires.

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Didier Tshombe