Panier de la ménagère : flambée des prix et spéculations

Il s’observe depuis quelques semaines, une hausse des prix de certaines denrées de consommation courante, tels le sucre et le poulet, sans que le congolais lambda ne se pose les vraies questions pour comprendre les causes à l’origine de ce fait. Généralement on a tendance à faire porter le chapeau au ministère de l’Economie nationale, et actuellement une campagne de déstabilisation est orchestrée contre la ministre Acacia Bandubola.

Des questionnements simples pourrait cependant éclairer la lanterne de plus d’un.

En effet dans la fixation des prix des denrées de consommation de masse, quelle est la part du ministère de l’Economie nationale ? Quelle est la part du ministère du Commerce extérieur ? Quelle est la part du ministère des Finances ?

Les véritables causes de la flambée des prix

De prime à bord, il faut noter que la loi N° 18/020 du 9 juillet 2019 relative à la fixation des prix donne au ministère de l’économie l’exclusivité de fixer les prix de quatre produits dont l’eau, l’électricité, le carburant et le transport en commun. La même loi accorde aux commerçants la liberté de fixer les prix pour tous les autres produits. Elle stipule aussi que le prix de revient  du produit commercialisé ne peut dépasser 20 % de son prix initial, toutes les charges relatives au transport, douane, entreposage, salaire du personnel, énergie, impôt et taxe, amortissement et autres frais inscrits. Tout en accordant aussi la libre concurrence, cette loi interdit l’usage des prix illicites.

L’une des premières causes de cette flambée, comme l’on peut le constater sur le marché de change est la variation du taux de change. Cette dépréciation du franc congolais par rapport au dollar américain a laissé la spéculation gagner le terrain. Ce qui n’est pas du secteur du ministère de l’Economie, mais des Finances et de la Banque centrale du Congo.

Comme l’a si bien expliqué la ministre de l’Economie nationale dans l’une de ses interventions, le sucre, qui est un produit qui figure parmi les produits réceptifs comme le ciment, les barres de fer qui sont produites localement par des sociétés congolaises, a connu la hausse de prix la plus spectaculaire avec une augmentation de 64%. La ministre de l’Economie a fait savoir que cette situation est due à une mauvaise récolte de canne à sucre. Les conditions climatiques n’ont pas permis à la Sucrière de kwilu-Ngongo de produire entre mai et novembre de l’an dernier ce qu’il fallait. Au lieu de 100.000 tonnes, elle n’en a produit que 60.000 pour couvrir les besoins de tout l’Ouest du pays.

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Sauver la sucrière de Kwilu Ngongo à tout prix

Il faut signaler aussi que l’ancien gouvernement de Tshibala avait pris des mesures d’interdiction d’importation pour protéger cette filière, créant un déséquilibre majeur entre l’offre et la demande. Ici aussi, ces personnes mal intentionnées ne voient que la tête de la ministre de l’économie au lieu d’interroger les vrais responsables jadis au pouvoir et le ministère du Commerce extérieur.

Signalons en passant que, grâce à la volonté de la même ministre victime des quolibets, 20.000 tonnes de sucre sont déjà arrivées à Kinshasa et la commercialisation interviendra incessamment.

Quant au prix du poulet qui a augmenté de 50%, il faut garder à l’esprit qu’il est l’une des conséquences des sanctions américaines adoptées en décembre dernier contre le libanais Saleh Assi, soupçonné de blanchir l’argent du Hezbollah. 30% de la demande dans l’Ouest de la RDC est assurée par sa Société Mino Congo. Devant cette situation, les opérateurs économiques véreux se sont frottés les mains et ont fixé les prix selon l’humeur du jour. Que dit le ministère du Commerce extérieur ?

La flambée des prix des haricots de 25% s’explique par la dégradation de la route entre Bunia et Kisangani suite aux pluies. Aujourd’hui, il faut mettre 20 jours de route  pour relier ces deux villes de l’est au lieu de deux jours par camion.  

Quant au maïs qui a connu une hausse de 20%, la cause la plus évidente et connue de tous est l’insécurité et notamment la crise Kamuina Nsapu, qui a empêché la production dans l’espace kasaien. Que disent les ministères des ITPR et de l’Intérieur ?

Qui veut noyer son chien…

Plutôt que de se poser les bonnes questions, les détracteurs de la ministre de l’Economie nationale ont envahi les réseaux sociaux et un acharnement sans précédent contre Madame Acacia Bandubola Mbongo, la pointe du doigt, faisant état de son incapacité à stopper la flambée des prix des produits de première nécessité sur le marché.

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Les critiques formulés contre la Ministre s’avèrent être l’œuvre de personnes mal intentionnées qui ont toujours voulu  ternir l’image de cette dernière et stopper son élan de redresser l’économie nationale. Comme le dit si bien un adage, l’ennemi de l’homme se trouve dans sa propre maison, d’après des sources viables, ce sont les membres de sa propre famille politique, l’Udps, qui sont à la base de cette campagne machiavélique contre leur cadre. 

L’on se souviendra qu’à sa nomination dans le premier gouvernement issu de la première alternance que connait la RDC, madame Bandubola fut victime d’une fausse vidéo que l’on lui avait attribuée et après vérification, le coup venait des  membres mal intentionnés et jaloux de l’UDPS. Pire encore, alors que la ministre accompagnait le chef de l’Etat en France et en Allemagne en novembre 2019, les mêmes combattants de l’Udps avaient réservé un accueil moins chaleureux à cette ancienne militante de la diaspora de l’UDPS.

A qui profite la déstabilisation d’Acacia Bandubola ?

La question que l’on se pose est de savoir à qui profite la  déstabilisation de cette grande âme qui est disposée à mettre tout son savoir faire dans la gestion de la chose publique ? Pourquoi les membres d’une même famille politique devraient se mettre des crocs-en-jambe ? La vérité est que le comportement des membres de l’Udps reste à désirer depuis l’accession de Félix Tshisekedi au pouvoir et nul n’ignore combien d’accrochages l’on a enregistré entre les membres de cette même famille politique. Ces personnes mal intentionnées devraient plutôt recourir aux réalités en face pour fonder leur argumentaire au lieu de se limiter à des propos émotionnels et très puérils.

Au-delà de ces complots ourdis contre la Ministre de l’Economie nationale, celle-ci s’est résolue à respecter son vœu lors de sa prise de fonction, celui de redresser l’économie de la  RDC pour le bien-être de tous les congolais. C’est pourquoi, ayant permis aux congolais de passer les fêtes de fin d’année dans la quiétude sur le plan du panier de la ménagère, en maîtrisant la flambée des prix durant tout le mois de décembre 2019, elle s’est vue félicitée par le Premier ministre, Chef du gouvernement, Ilunga Ilunkamba.

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Et si Jacquemin Shabani avait raison ?

Au cours de la dernière retraite de l’Udps qui s’est clôturée au centre catholique Nganda la semaine dernière, le président de la centrale électorale du parti cher au chef de l’Etat, Jacquemin Shabani, a demandé aux dirigeants de ce parti dont son président ad intérim, le député Jean marc Kabund, et au secrétaire général, augustin Kabuya, de réorganiser le parti au vu des divergences d’opinion qui ont élu domicile dans ce parti dont les militants sont devenus incontrôlables. C’est le cas avec l’un de ces combattants indisciplinés du nom d’Arobase Mukuna, qui a menacé visiblement la ministre de l’Economie nationale en promettant de l’agresser physiquement si elle ne démissionnait pas.

L’un des dirigeants de ce parti en la personne d’Eddy Kasongo a vaillamment réagit à ces déclarations incongrues : « c’est regrettable de constater que certains jeunes de l’Udps utilisés par les adversaires politiques s’attaquent à cette combattante et actuellement ministre de l’Economie. Avez-vous déjà vue un militant du Pprd insulter un ministre du Pprd ? Dernier avertissement.

Qu’à cela ne tienne, alors que tout le monde déplore la carence des cadres au sein de l’Udps, les combattants du même parti s’en prennent aux seuls oiseux rares et encore femme que l’on peut trouver et qui peuvent faire la différence et la fierté du parti au pouvoir. Mais, hélas, le chien aboie, et Acacia Bandubola se taille lentement et sûrement son chemin.

In fine…

La plus grande innovation, pour mettre fin à cette situation, est la mise en place d’une structure importante au sein du ministère : le comité de suivi des produits de consommation de masse ou de produits de première nécessité.

Cette structure composée d’une délégation de la présidence, de la primature, du ministère des Finances,  du ministère du Commerce extérieur, de la FEC et des associations des droits des consommateurs, aura comme mission de discuter et de faire contrepoids avec les opérateurs économiques, et éventuellement anticiper sur des perspectives de hausse des prix dans les jours à venir.    

Jacques Kalokola