Cardinal Fridolin Ambongo

La nation congolaise, en général, et l’Eglise catholique, en particulier, a répondu massivement à la première célébration eucharistique du nouveau cardinal de la République Démocratique du Congo, Mgr Fridolin Ambongo Besungu, Archevêque de Kinshasa ce dimanche 17 novembre 2019 au stade des martyrs de la pentecôte à Kinshasa.

Il a placé cette journée sous le signe d’un Congo renouvelé. Se basant sur la première lecture tirée du livre de Malachie qui présente un Dieu qui vient au milieu de son peuple pour le purifier de tout ce qui le ridiculise, de  tout ce qui nie sa dignité d’enfant de Dieu.

Il s’est adressé aux arrogants qui seront consumés comme de la paille et que les fidèles qui craignent le nom de Dieu, le soleil de justice se lèvera. (Mal. 3, 19). Ce texte interpelle tous les congolais en commençant par les décideurs :

 « Il y a  un peu de l’arrogance à chacune et chacun de nous et pour cela il suffit de regarder dans son cœur, au lieu de regarder  les autres que nous identifions avec faciliter comme des arrogants en même temps nous nous excusons de ne pas l’être. La remise en question devant la parole de Dieu. Ce que dit Malachie nous concerne tous. Selon le Prophète Malachie, les arrogants ce sont des magiciens qui pratiquent l’occultisme, les messes noires, qui fréquentent les milieux exotériques, ceux qui recourent à la pratique de la sorcellerie, des adultères qui mangent à tous les ateliers, ceux qui font des faux serments, ceux qui promettent et ne réalisent rien ou qui font exactement le contraire de leurs promesses, ceux qui oppriment les salariés, qui excluent les nécessités représentés par la veuve, l’orphelin et l’étranger. Mal. 3,5 »

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Le Cardinal Fridolin Ambongo a souligné qu’en venant parmi nous, le Seigneur s’engage à faire disparaitre parmi nous toute forme d’injustice causée par les arrogants, Dieu se met du côté des pauvres, des exclus, des exploités. En d’autres termes, la venue de Dieu dans notre monde engendre la fraternité mises-en mal par les arrogants : « La venue de Dieu au milieu  de notre monde sonne l’inauguration d’un temps nouveau, temps de convivialité, de fraternité, de concorde et de paix de tous les enfants de Dieu. Il a, ensuite, interpellé les responsables politiques sur la qualité de la fraternité réservée aux autres qui sont sous leur autorité.

Il a noté dans son deuxième enseignement tiré de la lecture du jour qu’il faut espérer à un Congo meilleur qu’avant. Se penchant sur l’évangile de ce dimanche qui se penche sur la destruction du temple où le Christ lui-même dit que le temple de Jérusalem qui faisait l’orgueil des juifs sera détruit et il ne restera que pierres sur pierres qui symbolise la fin du règne des arrogants : « Tout ce que nous voyons aujourd’hui ce n’est que du provisoire, vanité de vanité, tout est vanité. »

Pour le nouveau Cardinal, tout vrai chrétien devrait se préoccuper du bon, du beau et du vrai.

Interpellation  de la classe politique

Mgr Fridolin Ambongo a commencé par demander aux politiciens de se débarrasser  des antivaleurs qui ont élu domicile en RDC et qui ont détruit le pays : « Tournons ensemble le regard vers l’avenir et c’est possible »

La responsabilité de chacun

Le troisième enseignement de ce jour fut axé sur la responsivité individuelle et collective, une interpellation contre la paresse comme le peuple Thessaloniciens qui passait son temps à danser, boire, en restant assis et bras croisés sans rien faire :

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« le Congo notre pays ne changera pas si nous ne nous mettons débout à travailler ensemble. Le Congo ne changera pas si nous ne sortons pas de notre mentalité actuelle, mentalité d’assistantialisme, de main tendue au lieu de prendre notre responsabilité en main.  Si nous n’assumons pas notre responsabilité par le travails nous serons toujours la rusé du monde»

Fridolin Ambongo a exprimé sa souffrance et sa peine sur quelques problèmes sociaux dont la gratuité de l’enseignement et salue la mise en application concrète et complète de cette disposition constitutionnelle tout en demandant des mesures de suivi qui passe par la paie des enseignant, afin de ne pas hypothéquer cette gratuité, améliorer les infrastructures, versement conséquent des frais de fonctionnement aux chefs d’établissements et aux gestionnaires, la mise en application des payements des salaires, paliers par  paliers pour que cette gratuité soit une réalité :

« C’est une question de justice. Tout enseignant qui travaille a droit à un salaire » Il a demandé au gouvernement entre en dialogue avec les responsables du secteur de l’enseignement pour qu’une solution soit prise afin d’éviter qu’au nom de la gratuité que le système d’enseignement du Congo  soit détruit. »

L’autre préoccupation du prélat catholique fut la situation à l’Est en rapport  avec le virus Ebola que l’on doit éradiquer tout en saluant les efforts du Professeur Muyembe. Il s’est dit aussi très préoccupé par les tueries qui continuent à faire des victimes dans cette partie du pays tout en demandant aux services de l’Etat dont l’armée, la police et la migration de se mettre réellement au travail pour finir avec cette crise qui n’a fait que trop durer.

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Aux politiciens de cesser avec des querelles inutiles qui ne mènent à rien si ce n’est qu’à la division alors que le pays a besoin d’être uni.

Il est temps de prendre la responsabilité en main au lieu de s’attarder sur des choses qui divisent sous peine de voir le pays entier s’embraser.

Le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, présent au stade des martyrs, a demandé au peuple congolais d’accompagner son nouveau Cardinal pour la réussite de son mandat dont tout le peuple congolais doit être fier.

Jacques Kalokola