FCC-CACH : une alliance en dents de scie au sein du pouvoir

La coalition FCC-Cach serait au bord d’un précipice ! Chaque jour qui passe, le fossé ne cesse de s’agrandir entre les deux plus importantes plateformes politiques au pouvoir.

Qui joue avec le feu…

Avec des approches diamétralement opposées, les militants du PPRD et les combattants de l’UDPS évoluent dans un climat de fébrilité et de tohu-bohu qui ne dit pas son nom. Encouragés certes dans leurs délires par leurs maîtres politiques à bord qui, plutôt que de jouer la carte de l’apaisement, n’arrêtent de rallumer la mèche par des déclarations incendiaires et surtout lourdes de conséquences.

Plus d’une fois, la coalition au pouvoir est fortement agitée par des accrochages entre les combattants de l’UDPS et les militants du PPRD, deux bocs politiques qui, visiblement, ne se supportent pas.

Brûler les effigies des autorités morales, à savoir de Joseph Kabila pour le Front commun pour le Congo, FCC, et de Félix Tshisekedi, pour le compte du Cap pour le Changement, CACH, a donné quelques motifs d’agacement de part et d’autre.

Comme chiens de faience

Dans une ambiance vite tendue marquée par plusieurs accrochages, les deux partis politiques au pouvoir évoluent tout en se regardant en chiens de faïence. Les combattants d’un côté, tout comme les militants de l’autre, ne lâchent rien à la moindre occasion après neuf mois à peine de leur coalition.

Le déclic, c’est sans doute l’effigie de Joseph Kabila brûlée à Kinshasa et celle de Félix Tshisekedi à Kolwezi, dans la province de Lualaba, qui a constitué, selon des observateurs, la goûte d’eau qui vient faire déborder le vase.

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A Kolwezi, c’est une réplique. Et l’annonce de mise en flamme de l’effigie du président de la République en exercice est venue déclencher un vent agitateur. Les leaders d’un camp comme ceux de l’autre n’ont pu garder leurs langues en poche devant les attaques contre les effigies des deux dirigeants.

Condamnations sincères?

Au FCC, Néhémie Mwilanya Wilondja est monté au créneau pour condamner les actes qu’il qualifie de répréhensibles de ces dernières 72h posés par les militants des différents bords.

Ces actes ont soulevé la pertinente question de la responsabilité constitutionnelle des partis et regroupements politiques dans l’éducation civique de leurs membres. Il en appelé, dans un communiqué, à l’apaisement et au sens élevé de responsabilité de tous les répondants de la coalition.

Richard Muyej, gouverneur de la province de Lualaba, a alerté quant à lui sur le risque de tensions ethniques avant d’appeler à la responsabilité des dirigeants politiques. Sa réaction fait suite à la montée de tension entre militants de CACH et ceux du FCC. Des effigies de Félix Tshisekedi et celles de Joseph Kabila ayant été incendiées.

JM Kabund à la maoeuvre

En colère, Jean-Marc Kabund a annoncé dimanche la suspension des discussions entre les deux regroupements en coalition. Dans un tweet largement commenté et partagé, il a pointé l’inaction de différentes autorités provinciales face à cette situation.

Le président de la Ligue des Jeunes du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), Serge Kadima, a quant à lui, dénoncé les déclarations “épidermiques et populistes” faites par certains politiciens après les attaques contre les effigies le 9 novembre dernier à Kolwezi (Lualaba) et à Kinshasa.

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Il pointe du doigt celle du président a.i de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), Jean-Marc Kabund, qui a annoncé la suspension des discussions avec le Front Commun pour le Congo (FCC) jusqu’à ce que, a-t-il dit, les responsabilités soient établies.

Sans être en reste, le gouvernement a donné de la voix. Le ministre des Droits humains, André Lite, qui a donné une conférence de presse le dimanche 10 novembre à Kinshasa, a déclaré que les actes posés par certains militants de l’UDPS et du PPRD qui ont brûlé les effigies du président Tshisekedi et du président honoraire Joseph Kabila à Kinshasa, Kolwezi et Kasumbalesa constituent un frein au processus démocratique en cours en RDC.

Pour ce membre du gouvernement Ilunga Ilunkamba, ce sont des actes d’intolérances politiques. Il a appelé à la cessation immédiate de ces pratiques et promet des poursuites contre les personnes impliquées dans ces actes de sabotage.

Raymond Befonda