Le CNSA brocardé pour son implication dans le scandale de la sextape du Kongo Central

Des critiques fusent dans tous les sens contre le CNSA, que d’aucuns accusent d’interférence dans une matière qui ne relèverait pas de sa compétence. Pour rappel, l’affaire de la sextape impliquant le gouverneur du Kongo Central, Atou Matubuana et son vice, Luemba, était d’ores et déjà entendue par le ministre de l’Intérieur.

Interférence inopportune

Toutefois, ce qui paraît on ne peut plus important encore, c’est qu’il y a une forte opposition de la part d’une opinion toujours bien à l’affût de la véracité des faits à l’égard de l’implication controversée du Conseil national de suivi de l’accord de la Saint-Sylvestre, CNSA.

Comme il fallait s’y attendre, outre sa mission, les responsabilités au sein du bureau du CNSA  ont été partagées entre la Majorité présidentielle, l’opposition signataire de l’accord du 18 octobre, la société civile, l’opposition républicaine  et le Front pour le respect de la constitution.

Cette dernière structure a été mise en place pour assurer le suivi de l’application des résolutions de l’accord politique du 31 décembre 2016. Après la tenue des élections de décembre 2018, de plus en plus en plus de voix se sont levés pour réclamer sa suppression.

CNSA, voué à disparaitre?

Certains acteurs politiques, en première ligne dans le plaidoyer pour la suppression du CNSA, estiment que cette institution est « le fruit d’un accord politique falsifié et signé en l’absence des évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) ».

Ils ont appelé le président de la République, Félix Tshisekedi, à s’impliquer pour obtenir la suppression rapide de cette institution qui, selon eux, est budgétivore et empiète sur les prérogatives d’autres institutions reconnues par la Constitution.

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Entre-temps, le CNSA continue à fonctionner et mène les travaux d’évaluation du processus électoral ensemble avec le gouvernement et la Céni. En effet, beaucoup ont justement mentionné le fait qu’il ne correspond pas à sa survie après la mise en place des institutions issues des élections de décembre 2018.

Des oppositions qui viennent de toute part

On constate que les oppositions contre le CNSA commencent à se manifester un peu partout. Il n’y a aucun doute qu’il y a là un abus de la structure, une entorse procédurale dénoncée dans l’affaire de la sextape du Kongo Central.

Il appert de rappeler que les gouverneur et vice-gouverneur de la province du Kongo Central ont été entendus par le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur et Sécurité nationale et Affaires coutumières, Gilbert Kankonde, le mercredi 11 septembre à Kinshasa.

Selon les sources concordantes, le gouverneur a d’abord été reçu par l’autorité morale du FCC Joseph Kabila à Kingakati. En même temps, le parquet général près la Cour de cassation a poursuivi ses auditions sur les faits de scandale sexuel dont sont accusées les autorités provinciales suspendues.

Instruction secrète

A ce stade, l’instruction pré-juridictionnelle du parquet est restée secrète. Deux personnes ont été mises aux arrêts à Matadi dans cette affaire, renseignent les mêmes sources. Il s’agit de la victime présumée de viol et la policière qui aurait filmé la scène.

Selon les enquêteurs, tout laissaient croire que le vice-gouverneur Luemba était piégé par un groupe de gens pour être surpris, filmé nu et exposé à la vue du public.

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Le réquisitoire a tendu à désigner Atou Matubuana comme le commanditaire de cette « infamie, exécutée par des agents de l’ANR du Kongo-central avec la complicité de l’assistante Muyita ». Ces faits ont été constitutifs de l’infraction d’outrage public aux bonnes mœurs, selon le réquisitoire.

La vidéo publiée le 25 juillet dernier sur les réseaux sociaux, ou le Vice-gouverneur Justin LWEMBA complètement nu, était accusé par  l’assistante de son titulaire Mimi Muyita d’avoir tenté de la violer a fait le buzz qui a humilié toute une province.

Raymond Befonda