Siège de la CENI

Les forces politiques et sociales de la République avaient jusqu’à mercredi dernier pour transmettre les listes de leurs représentants à la future Commission électorale nationale indépendante (CENI). Au soir du vendredi 30 juillet, les services du bureau de l’Assemblée nationale n’avaient pas encore enregistré son premier visiteur dans ce sens.

Par Lambert Mende interposé, la plateforme union sacrée de la nation, avait fait savoir quelques jours plutôt que cette composante majoritaire au pouvoir s’était déjà mise d’accord sur sa liste, sans en dire plus. Puis tour à tour, en milieu de semaine, les composantes Lamuka de Martin Fayulu, le FCC de Joseph Kabila, et Ensemble de Moïse Katumbi, ont fait savoir que dans les circonstances présentes, elles ne se sentaient pas en capacité de transmettre leurs listes des membres, faute de n’avoir pas été consultées ni sur les modalités, ni sur le timing, encore moins sur les termes de références des choix des futurs animateurs de la CENI. En français facile, on peut appeler ça, un retour à l’envoyeur. Au sein même de l’union sacrée, d’autres voix en dehors d’Ensemble, d’autres sous-composantes comme le G13 de Denis Sessanga Hipungu Dja Kassiw, ont émis des réserves du même genre.

Le show Confessions religieuses

Mais le show de la semaine est venu la composante Confessions religieuses, qui a gratifié le public d’une sorte de danse de Saint Guy tout au long de la semaine, avant de déposer au bureau de la Chambre basse, un procès-verbal de non-choix, que six des huit confessions religieuses, conduite par le flamboyant Dodo Kamba, évêque auto-proclamé de sa propre chapelle, a transformé en plébiscite du candidat Denis Kadima.

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Au terme de cette semaine qui s’achève, le moins que l’on puisse dire est que l’atmosphère politique est au brouillard sur la place de Kinshasa. Le Président de l’Assemblée nationale, Mboso Nkodia Mpuanga, principal sous-traitant de luxe pour la majorité au pouvoir, est désormais en première ligne, lui que les réfractaires pointent du doigt comme coupable de tout le désordre ambiant. Dans un régime où le sommet du pouvoir est maintenant connu pour sa propension à se chercher des boucs-émissaires, au moindre pépin, le speaker de la Chambre basse va devoir jouer sa tête. Il ne serait pas étonnant que les médias alignés et les brigades numériques embusqués dans les réseaux sociaux, s’en prennent à lui dans les semaines qui suivent, comme un vulgaire traître à la vision du Chef de l’Etat.

Sauf qu’à cette allure, les rêves d’un processus électoral apaisé, sont en train de s’envoler… Lire aussi: CENI: les confessions religieuses ont finalement décidé de ne pas décider