Lutte contre la corruption: trois acteurs majeurs à rééduquer

La lutte contre la corruption est au bout des lèvres de tous comme nécessité pour le redressement de notre vie sociale contaminée et gangrénée par ce fléau.

Pour ma part et en observateur averti de la vie judiciaire je m’en vais vous livrer ici ma vision pour lutter contre cette pandémie éthique qui annihile tous les efforts du développement de notre justice.

Oui pour soigner une personne d’une maladie il faut commencer par diagnostiquer celle-ci et son agent causale, un virus ou autre microbe.

Après le diagnostic, il faut déceler l’origine et finalement le médicament d’éradication.

Dans le monde judiciaire, le diagnostic révèle que la maladie est la corruption, mais causée par quoi?  Hâtivement, la réponse est toujours les conditions salariales précaires mais très attentivement, une observation objective démontre à suffisance que d’une part, le magistrat ne se corrompt pas et d’autre part, sa condition précaire profite plus aux corrupteurs qui trouvent là une occasion comme le serpent et Eve de tromper le juge ou le magistrat par des offres.

De ces opérations de corruption, on assiste de jeux de tromperie à d’autres forfaits comme les escroqueries des avocats et des abus de confiance (vous avez compris)

Ainsi, il y a lieux de retenir qu’outre les conditions sociales décriées, les agents et fait actifs de la corruption sont: 

– le justiciable congolais qui sans ou avec raison ne veut plus perdre un procès et donc qui doit gagner à tout prix

– l’avocat congolais qui a s’est engagé par son serment à ne défendre qu’une cause juste en âme et confiance, a perdu les repères de ses obligations de moyen et de compétence pour se jeter sans aucune base factuelle ou légale dans les assurances des résultats avec comme conséquence, la multiplication des procédures dilatoires interminables

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– l’incapacité de certains avocats à produire avec conviction un travail fouillé et convaincant pour se refugier dans les voies de la facilité à charge du client.

– Familiarité entre les avocats, les magistrats et le justiciables avec comme conséquence, la porosité des informations sur la composition, le juge qui rédige, les opinions en délibéré, la position prise…

– Les échanges abusifs des numéros de contacts et des rencontres en des lieux obscures

– les injonctions et autres pressions sur les magistrats

Bref, les agents qui sont à la base de la corruption morale, matérielle ou financière sont loin d’être les seuls magistrats et leurs misères mais beaucoup plus les justiciables et leurs avocats qui sont devenus des acteurs très actifs des résultats et ce,  sans ou avec raison.

Il est donc impérieux de  focaliser la lutte au niveau du corrupteur à travers les Barreaux par le renforcement de capacités intellectuelles, la discipline et de l’éthique, mieux la moralité professionnelle.

Il faudra aussi que les autorités judiciaires servent d’exemple pour mieux encadrer leurs juges et magistrats au respect de délai d’instruction et de prononcé. 

Le caractère secret de toute la marche procédurale devrait redevenir le gage de la sécurité et de l’objectivité du travail du magistrat.

Il y a donc lieu de reprendre conscience pour faire de la lutte contre la corruption, une urgence car autant on peut s’en réjouir du résultat ou de l’enrichissement  autant les dégâts qu’elle cause sont énorme et font même des acteurs, des victimes.

Aux avocats de se ressaisir, aux justiciables de se gêner et au magistrat de repenser à l’honneur et à la dignité de leur ministère.

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Willy Wenga

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