Bien que disparu en 1996, Ntesa Dalienst continue d’illuminer la scène musicale congolaise. Sa voix unique et ses compositions inoubliables résonnent encore aujourd’hui dans le cœur des mélomanes.
Ntesa Dalienst, étoile intemporelle de la rumba
Né dans le Bas-Congo, Daniel Ntesa Nzitani, plus connu sous le pseudonyme de Dalienst, a très tôt montré un talent exceptionnel pour la musique. À l’âge de 10 ans, il monte avec ses camarades le groupe Motema Jazz. Pour jouer de la musique, le groupe utilise les instruments fabriqués avec des boîtes de conserves.
Après ses études secondaires, Dalienst enseigne pendant une année avant d’embrasser la carrière musicale professionnelle en 1966. En 1967, il rejoint Vox Africa de Jeannot Bombenga, ce dernier est toujours vivant et actif actif sur scène.
Un parcours riche et varié
Ntesa Dalienst a marqué l’histoire de la musique congolaise en collaborant avec de nombreux artistes de renom. Il a notamment été membre des groupes Vox Africa, Festival des Maquisards et des Grands Maquisards, qu’il a fondés avec Dizzy Mandjeku.
En effet, en 1968, Ntesa Dialenst rejoint Sam Mangwana et Vangu Guivano dans le groupe Festival des Maquisards qu’ils viennent de créer après leur défection de l’orchestre African Fiesta National de Rochereau Tabu Ley, il y rencontre Lokombe, Dizzy Mandjeku, Johnny Bokosa, Mavatiku Michelino et Diana.
Après la scission du groupe Festival des Maquisards en 1969, Dalienst crée avec Dizzy Mandjeku, l’orchestre des Grands Maquisards. Dalienst y sort « Obotami mobali, ndima pasi ». Avec ce titre, le succès des Grands Maquisards est foudroyant.
Après avoir fait ses armes dans ces différents orchestres locaux, c’est la rupture avec ses vieux amis. Ntesa quitte les Grands Maquisards en 1975, et rejoint le mythique Tout Puissant OK Jazz de Franco Luambo Makiadi en 1976, où il est recruté avec Thierry Mantuika, un guitariste soliste.
Ntesa Dalienst : la voix qui ne s’éteint jamais
Dans l’OK Jazz il écrit plusieurs chansons à succès dont « Muzi » sorti en 1980 et Bina na ngai na respect : Un hymne éternel signé Ntesa Dalienst. Les nostalgiques de la « belle époque » s’en souviendront. Le titre est toujours un succès en RDC et dans le reste du monde. « Bina na ngai na respect » en 1981. Son titre « Muzi » a été repris en 1984 dans la compilation « African Music » de l’artiste camerounais Elvis Kemayo.
En 1985, il s’installe définitivement en Belgique en 1985 et sort en 1988 son premier album solo « Mamie Zou », produit par Franco Luambo Makiadi. Il crée en 1994 son groupe « Afri-Jazz » composé d’anciens d’Afrisa International de Tabu Ley et d’OK Jazz. C’est au sein de cette formation légendaire qu’il s’est véritablement révélé au grand public, cosignant avec Franco des tubes intemporels tels que “Muzi” et le célèbre “Bina na ngai na respect“. Ce dernier titre, qui continue de faire danser les foules, est devenu un véritable hymne.
Un héritage inestimable
L’œuvre de Ntesa Dalienst est un véritable trésor pour la culture congolaise. Ses chansons, empreintes d’une mélancolie mélodieuse et d’une joie de vivre communicative, ont traversé les frontières et ont inspiré de nombreuses générations de musiciens. Aujourd’hui, bien que l’artiste ne soit plus parmi nous, son héritage perdure. Ses chansons sont régulièrement rééditées et continuent d’être diffusées sur les ondes. De plus en plus de jeunes artistes s’inspirent de son style et de son univers musical.
Une dynastie musicale
La passion pour la musique semble être une affaire de famille chez les Ntesa. Christelle Ntesa, fille du célèbre chanteur, a elle aussi embrassé une carrière musicale, perpétuant ainsi l’héritage de son père.
En conclusion, Ntesa Dalienst est bien plus qu’un simple artiste. Il est une icône de la musique congolaise, un modèle pour les générations futures. Son œuvre, riche et variée, continue de nous émouvoir et de nous inspirer. Lire aussi : Kool Matope en studio à Paris pour un nouvel opus – Infocongo
Yves Van Der Mboyo