Grève des transporteurs routiers

Les routiers congolais ont déclenché une grève ce lundi sur la route nationale numéro 1 (RN1), paralysant ainsi l’une des principales artères du pays. Les chauffeurs de poids lourds protestent contre le non-respect des accords signés lors d’une tripartite en novembre dernier, notamment la levée des barrières routières et l’amélioration de leurs conditions de travail.

Selon Marcel Blaise Sese, secrétaire général des associations des chauffeurs, mécaniciens et convoyeurs des camions poids lourds du Congo, les conducteurs sont exaspérés par la persistance des barrières routières sur la RN1, entre Muanda et Kamwesha, ainsi que dans d’autres provinces. « Ces barrières multiplient les tracasseries et ralentissent considérablement le transport des marchandises », dénonce-t-il.

Barrière illégale du M23 à Mushaki au Nord-Kivu
Barrière illégale du M23 à Mushaki au Nord-Kivu

Les chauffeurs dénoncent l’interdiction de circuler et de décharger pendant la journée à Kinshasa

Les routiers dénoncent également l’interdiction de circuler et de décharger pendant la journée à Kinshasa, une mesure qui leur cause de nombreux préjudices économiques. Ils proposent un système de rotation des camions pour fluidifier le trafic et éviter les accidents liés à la fatigue.

Parmi les autres revendications des grévistes figurent la réduction des taxes et des péages, ainsi que le respect des engagements salariaux pris lors de la tripartite. « Il avait été convenu d’augmenter nos salaires, mais ces promesses n’ont pas été tenues », déplore Marcel Blaise Sese.

L’intersyndicale des transporteurs appelle à la solidarité de tous les chauffeurs pour faire entendre leurs voix et obtenir satisfaction. Les grévistes espèrent que ce mouvement permettra de contraindre le gouvernement à appliquer les résolutions de la tripartite et à améliorer leurs conditions de travail.

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Conséquences importantes sur l’économie

Cette grève des routiers risque d’entraîner des conséquences importantes sur l’économie congolaise, notamment sur le transport des marchandises et l’approvisionnement des villes. Les autorités sont appelées à trouver rapidement une solution pour sortir de cette impasse et répondre aux revendications légitimes des transporteurs routiers. Lire aussi : Congo Airways perd son certificat de transporteur aérien : compagnie au sol, avenir incertain – Infocongo

On se souviendra cependant que lors d’un point de presse le 12 août 2024, le Vice-Premier ministre et ministre de l’Economie nationale, Mukoko Samba avait dénoncé l’existence de ces nombreux points de contrôle non autorisés, souvent installés par des éléments des forces de sécurité comme la police et l’armée. Il a également signalé que d’autres services, tels que la Direction Générale des Migrations, seraient impliqués.

« Il est inconcevable que sur une route de seulement 300 kilomètres, les voyageurs soient contraints de traverser plusieurs barrières sans fondement légal », avait-il affirmé, tout en invitant la population à ne plus tolérer cette situation.

Un comité de suivi interministériel pour combattre les barrières illégales

Pour combattre efficacement ce fléau, le gouvernement congolais envisage la création d’un Comité de suivi interministériel. Ce comité serait chargé de coordonner les actions entre les différents ministères concernés, dont ceux de l’Intérieur, de la Défense, de la Justice, et de la Communication. Cette initiative vise à centraliser les efforts pour éradiquer ces pratiques qui ralentissent non seulement le transport de biens, mais également la libre circulation des personnes, élément clé pour une économie dynamique.

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Le Vice-Premier ministre avait également souligné l’importance de la vigilance citoyenne et du rôle des médias dans cette lutte contre les barrières illégales. « La société doit s’élever contre ces entraves, et les médias doivent jouer un rôle de premier plan en mettant en lumière ces abus », avait-il ajouté.