Le procès en flagrance des détenus impliqués dans la tentative d’évasion de la prison de Makala se poursuit dans une atmosphère tendue. Les auditions de mercredi dernier ont mis en lumière des versions des faits très différentes, opposant les détenus aux autorités pénitentiaires.
Les accusés, une vingtaine de détenus, rejettent en bloc les accusations portées contre eux. Ils affirment que les troubles ont été provoqués par des tensions internes à la prison, liées notamment à des problèmes d’alimentation et à des conflits avec les surveillants. Certains évoquent des représailles de la part de responsables pénitentiaires à la suite de différends personnels.
Méfiance et tensions à Makala
« J’ai été accusé à tort car j’ai refusé de donner mon eau à un gardien qui en manquait », témoigne un détenu. Un autre accuse un militaire d’avoir fomenté une vengeance contre lui en raison d’un différend sur une vente de cigarettes. Ces témoignages mettent en évidence un climat de méfiance et de tension au sein de l’établissement pénitentiaire.
Face à ces accusations, le tribunal a décidé de convoquer les responsables pénitentiaires cités par les détenus pour les confronter. Le capitaine Guy Kweshi, juge président, a souligné la nécessité d’éclaircir les circonstances exactes de ces événements. « Nous allons essayer de les mettre en face des prévenus qui les ont cités pour qu’ils nous racontent les circonstances dans lesquelles ils ont procédé à les lister parmi les 64 personnes présentées devant le tribunal », a-t-il déclaré.
Parallèlement, une enquête est en cours pour déterminer les causes profondes de cette tentative d’évasion. Les autorités ont évoqué un bilan lourd, avec plus d’une centaine de morts, mais ces chiffres sont contestés par certaines organisations de la société civile. Les raisons de cette tentative d’évasion restent floues, mais les conditions de détention particulièrement difficiles à Makala sont souvent évoquées comme un facteur aggravant.
Ce procès met en lumière les dysfonctionnements du système pénitentiaire congolais et les tensions qui y règnent. Il soulève également des questions sur la manière dont les autorités ont géré cette crise et sur la nécessité d’une réforme en profondeur du système carcéral. Lire aussi : RDC : Appel urgent à l’accès à la prison de Makala pour les victimes de violences sexuelles – Infocongo