Femmes violées à Makala

Lors de l’audience du procès relatif à la tentative d’évasion de la prison de Makala, les avocats de l’organisation des droits de l’homme LIZADEEL ont porté une accusation inédite. Ils ont requis la comparution de la République Démocratique du Congo (RDC), la tenant responsable des viols commis sur des femmes et des mineures lors de ces événements tragiques.

Maître Jacob Tshituka, conseil de LIZADEEL, a expliqué les motivations de cette demande : « Nous mettons en cause l’État congolais car il a une obligation de protéger ses citoyens, notamment les plus vulnérables. Or, dans le cas des viols commis à Makala, l’État a manifestement failli à cette obligation. L’article 16 de la Constitution est clair : la personne humaine est sacrée et l’État doit la protéger. »

L’État doit reconnaître sa responsabilité et prendre les mesures nécessaires pour les réparer 

En effet, les avocats estiment que l’État congolais doit répondre civilement de ces actes et indemniser les victimes. « Ces femmes et ces enfants ont subi des traumatismes irréparables. L’État doit reconnaître sa responsabilité et prendre les mesures nécessaires pour les réparer », a ajouté Maître François Ilunga, un autre conseil des parties civiles.

Cette nouvelle demande vient s’ajouter aux nombreuses interrogations soulevées par cette affaire. Les raisons exactes de la tentative d’évasion restent floues, et le bilan officiel de 131 morts, dont des cas de viols, est contesté par certaines organisations de la société civile.

Prisonniers de Makala (capture d’écran)

Le gouvernement congolais, de son côté, a ouvert une enquête et a annoncé des poursuites judiciaires contre une soixantaine de détenus impliqués dans ces événements. Le président Félix Tshisekedi a demandé un rapport détaillé dans les plus brefs délais.

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Notons que la comparution de l’État congolais dans ce procès constitue un événement inédit en RDC et suscite de vives réactions. Cette décision pourrait ouvrir la voie à de nouvelles jurisprudences en matière de responsabilité de l’État en cas de violations des droits de l’homme.

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