Une semaine après les événements tragiques de la prison de Makala, en République démocratique du Congo, les ONG de défense des droits des femmes lancent un appel urgent pour obtenir l’accès aux détenues victimes de violences sexuelles.
Lors de la tentative d’évasion sanglante du 1er au 2 septembre, de nombreuses femmes détenues ont été victimes de viols collectifs. Malgré les chiffres officiels faisant état de 156 viols, les organisations de la société civile estiment que le nombre réel pourrait être bien plus élevé.
« Les femmes ont été violées dans un lieu censé les protéger, c’est intolérable », dénonce José Kitoko, de l’organisation Fille et femme en action. « Ces femmes, qu’elles aient commis une infraction ou non, ont droit à la justice et à des soins appropriés. »
Les prisonnières de Makala victimes de violences sexuelles doivent pouvoir porter plainte
Les ONG demandent instamment aux autorités d’autoriser l’accès à la prison de Makala afin de porter plainte. En effet, les victimes doivent pouvoir déposer plainte et bénéficier d’une assistance juridique, ensuite de fournir des soins médicaux : Les femmes violées ont besoin de soins médicaux urgents pour prévenir les infections et les grossesses non désirées. Et enfin, d’assurer un suivi psychologique, car les victimes ont besoin d’un soutien psychologique pour surmonter les traumatismes subis.
« Les autorités doivent comprendre que le temps presse », insiste José Kitoko. « Chaque heure qui passe augmente le risque de complications médicales et psychologiques pour les victimes. »
Cependant, jusqu’à présent, les autorités ont limité l’accès à la prison aux seules forces de l’ordre et ont commencé à entendre les détenus accusés de viols. Cependant, les ONG estiment que cette approche est insuffisante et qu’il est urgent de permettre aux organisations de la société civile de jouer leur rôle. Lire aussi : Tentative d’évasion à la prison de Makala : des détenus traduits en justice – Infocongo