Le parti Ensemble pour la République a commémoré, le samedi 14 juin 2024, le 4e anniversaire de la mort de son premier Secrétaire Général, Pierre Lumbi Okongo, décédé à Kinshasa le 14 juin 2020.
La cérémonie a commencé à 9h00 par le mausolée au cimetière de Benseke Nouvelle Cité, où la délégation conduite par le Secrétaire Général du parti, Dieudonné Bolengetenge Balea, est allée pour le dépôt d’une gerbe de fleurs suivi d’un moment de recueillement.
On a noté la présence en ce lieu, de quatre coordinations du parti de la ville province de Kinshasa, des cadres et membres venus de différentes fédérations de la capitale.
Une messe d’action de grâce pour Pierre Lumbi Okongo
La commémoration était suivie par une messe d’action de grâce célébrée par le prêtre de la paroisse Saint François des Salles de Kintambo, au siège du parti sur l’avenue Banana n°2bis dans la commune de Kintambo.
Invité à la tribune pour son mot de circonstance, le Secrétaire Général d’Ensemble pour la République a fixé l’assistance en ces termes :
« Il y a 4 années déjà que notre parti politique, Ensemble pour la République et son président l’Honorable Moïse Katumbi Chapwe, avons été secoués par la mort du patriarche Pierre Lumbi Okongo, le premier Secrétaire général et Maître d’œuvre du parti », a-t-il introduit.
“Un homme d’Etat, un patriote consciencieux et responsable”
Le Secrétaire Général du parti Ensemble, Dieudonné Bolengetenge Balea, n’a pas hésité à décrire la modeste personne du défunt.
« Un monsieur qui avait servi ce pays, comme Sénateur, Conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de sécurité, ministère d’État, plusieurs fois ministre de la République… après avoir été un acteur majeur parmi les pionniers de la Société civile congolaise ne pouvait pas tirer sa révérence sans laisser d’énormes blessures et bien d’incertitudes sur le devenir de son héritage politique », a-t-il souligné.
Il a eu des mots justes pour qualifier celui qu’il appelle son mentor politique, bien que les deux sont des fruits de la Société civile.
« Pierre Lumbi était un Homme d’État, un patriote lucide, consciencieux et responsable, qui mettait le bien commun au-dessus de l’intérêt individuel, d’un genre de dirigeants congolais qui fait cruellement défaut au sein de notre classe politique où dominent des cyniques truands. Pierre a combattu le bon combat. Sur sa ligne droite avant de passer le flambeau, lui-même l’a expliqué en ces termes : « Nous luttons pour que vous et vos enfants, qui sont nos petits-enfants sortent de l’esclavage ; on ne lutte pas pour des postes. On ne met pas en danger la vie pour des postes ; on met la vie en danger pour une cause plus noble, plus grande : le peuple congolais et sa liberté », a-t-il fait savoir.
Il continue ses propos en disant que bien de dirigeants congolais évoluent très loin de cette abnégation, de patriotisme et de noblesse.
Il a dénoncé que notre pays a même tendance à s’embourber dans le mal et cela laisse l’impression que les meilleurs se sont sacrifiés pour rien. Aujourd’hui, plus que jamais, du fait de l’incompétence, de la cupidité et de l’immortalité des dirigeants, le peuple congolais fait encore face à des maux qui ne s’expliquent pas.
« La partie Est de notre pays est en proie à une occupation militaire aux allures irrationnelles, où les déplacements de populations et pillage des ressources battent tous les records et n’a pas d’équivalent sur tout le continent africain. On ne compte plus les scènes de massacres. Pas plus tard que le 13 de ce mois de juin 2024, un nouveau massacre a eu lieu dans la région de Beni, attribué aux rebelles ougandais des ADF : pas moins de 42 personnes tuées, la plupart trouvés ligotées, décapitées, faisant monter le bilan à 150 depuis le début de ce mois de juin 2024 et entraînant la fuite et le déplacement de milliers d’autres qui s’ajoutent à tous les condamnés à l’errance et à la précarité », a-t-il souligné.
La ville de Kisangani en proie au drame Mbole-Lengola
L’Honorable Secrétaire général d’Ensemble pour la République a aussi évoqué le drame qui se déroule à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo et principale métropole du Nord-Est du pays, où la commune de Lubunga et sa périphérie sont le théâtre d’un pseudo-conflit intercommunautaire Mbole – Lengola.
Il s’étonne de cette barbarie accrue issue de ce nouveau mode d’opération macabre.
« La culture des tueries à la machette et autres instruments de violence ignoble, accompagné d’exhibition des têtes et autres membres coupées comme trophées, l’incendie des villages, les déplacements massifs des populations et le théâtre des camps de déplacés entre dans les mœurs », s’exclame-t-il.
L’homme qui gère le parti cher à Moïse Katumbi Chapwe au quotidien n’a laissé aucune partie du pays en proie, en évoquant le cas de l’Ituri, Mai-Ndombe et Tanganyika où les Congolais expérimentent le vécu d’une violence récurrente, l’incapacité des dirigeants politiques et leur degré d’irresponsabilité.
Au fil des jours, le taux flambant du dollar, synonyme du perte du pouvoir d’achat des populations, assujetties à la dépendance de consommation des denrées importées, s’ajoute à des fins de mois élastiques, de longues attentes et assez d’acrobaties pour accéder à des salaires de misère pour les fonctionnaires ; tandis que la paysannerie, soumise à l’enclavement, endure d’immondes tracasseries qui aggravent ses conditions d’esclaves tant qu’elle ne meurt de naufrages à répétition des embarcations de fortune sur nos cours d’eau.
Des hautes positions de jouissance
Il s’étonne de voir que pendant ce temps et malgré cette triste réalité, ceux qui sont sensés nous gouverner et trouver des solutions aux problèmes de la population sont à la fête. Ils fêtent leur anniversaires, leur investiture ou leur avènement à des hautes positions de jouissance. Le drapeau national est hissé haut, et presque jamais mis en berne ; il n’y a pas de deuil national.
La rhétorique de la fermeté belliciste est claironnée face à l’ennemi qu’on a du mal à vaincre où même à contenir dans son occupation d’une portion de notre territoire.
Revenant sur la cérémonie du jour, le Secrétaire Général d’Ensemble pour la République a évoqué des raisons auxquelles on doit se souvenir de l’illustre disparu. Lire aussi : Urgent : Pierre Lumbi a tiré sa révérence, emporté par le Covid-19 – Infocongo
« En commémorant la disparition d’une icône comme Pierre Lumbi, les membres d’Ensemble pour la République, héritiers politiques de son combat pour le bien de la nation, sommes invités à la constance, à la loyauté envers la nation, à l’abnégation, au civisme et au don de nos personnes, pour que triomphent, au bénéfice de tous et de chacun :
les vertus de paix et de justice contre la violence, le mépris et l’arbitraire ; les valeurs de l’unité nationale et la solidarité contre le démons du tribalisme et du sectarisme ; les voies du respect du bien commun et du droit de l’autre face à l’obsession de l’opulence, de la jouissance personnelle et des détournements des deniers publics ; la culture de dialogue et de vraie démocratie face à la tentation de l’imposition et du totalisme.. », a exhorté Dieudonné Bolengetenge Balea à l’assistance.
Il a mis un accent particulier sur la continuité du combat de leur Maître : « Continuer le combat politique de Pierre Lumbi, c’est s’engager à fonds, sans faux semblant, dans la noble lutte pour la libération et la dignité du peuple congolais. Il s’agit d’un appel, lancé à tous et à chacun ; il appartient à chacun et à chacune d’entendre cet appel et d’évaluer son degré d’engagement, en toutes conscience et responsabilité ».
Le Secrétaire Général d’Ensemble pour la République a terminé son allocution en demandant à ceux d’entre-eux qui ont choisi d’assumer l’héritage s’en tiennent aux armes de courage et de détermination dont le Maître lui-même leur a donné l’exemple. “Ses fidèles disciplines poursuivent le combat ; que notre Maître PLO repose dans la paix éternelle“, conclut-il.
Gel Boumbe