Apple Store de Berlin tagué Free Congo

L’Apple Store situé sur la Rosenthaler Strasse à Berlin a été la cible d’une action de vandalisme orchestrée par des activistes de Fridays For Future (FFF). Les militants ont aspergé de peinture rouge la façade du magasin, criant « Free Congo » pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme une exploitation abusive de la République Démocratique du Congo (RDC) par les grandes compagnies technologiques, notamment Apple.

Manifestation à Berlin devant l’Apple Store contre l’exploitation des ressources naturelles en RDC (Ph Droits tiers)

Cette manifestation s’inscrit dans le cadre d’une journée de mobilisation contre l’exploitation des ressources naturelles en RDC. Les activistes reprochent à Apple de s’approvisionner en matériaux issus de conflits, connus sous l’acronyme « 3TG » (tantale, tungstène, étain et or). L’extraction et le commerce de ces minéraux financent des groupes armés et aggravent les conflits dans des régions déstabilisées, principalement en Afrique.

Plus de 60 % du cobalt utilisé par Apple et Tesla est extrait au Congo

Dorcas Mugo, porte-parole de Fridays For Future, a déclaré que plus de 60 % du cobalt utilisé par Apple et Tesla est extrait au Congo, où des enfants dès l’âge de 7 ans sont contraints de travailler dans des mines et où des habitants sont déplacés de force de leurs terres. Le cobalt est un élément essentiel pour les batteries lithium-ion utilisées dans une multitude d’appareils électroniques et de véhicules électriques, le Congo en est le principal producteur mondial en 2024.

Des manifestant en train de taguer Apple Store de Berlin (ph Droits tiers)

En réponse aux critiques (qui ne datent pas d’hier), Apple a affirmé avoir cessé d’utiliser l’étain, le tungstène et le tantale provenant de régions en conflit et a mis fin à ses relations avec les fournisseurs non conformes. Cependant, ces mesures n’ont pas suffi à apaiser les inquiétudes. Le gouvernement congolais a officiellement demandé à Apple de démontrer que ses produits ne contiennent pas de matériaux issus de conflits, mais cette demande est restée sans réponse. Lire aussi : RDC : Apple accusé de blanchiment de minerais, le gouvernement congolais passe à l’offensive juridique – Infocongo

Lire :  Naufrage du MV Merdi : des familles des victimes s’insurgent contre l’inhumation de corps repêchés avant la fin des recherches

Les accusations de recours à des matériaux de conflit continuent de peser lourdement sur la réputation d’Apple, comme celle de beaucoup de ses concurrents. L’incident de Berlin reflète une frustration croissante à l’échelle mondiale face à l’inaction des grandes entreprises technologiques concernant leurs pratiques d’approvisionnement.

Des alternatives aux minéraux provenant de la RDC pour l’industrie technologique existent

L’une des meilleures alternatives consiste à recycler les matériaux existants. Les entreprises peuvent récupérer des métaux tels que le cobalt, le tantale et le tungstène à partir d’appareils électroniques obsolètes ou de déchets industriels. Le recyclage réduit la dépendance à l’égard des nouvelles sources minières.

Par ailleurs, les scientifiques et les ingénieurs travaillent sur le développement de matériaux de substitution. Par exemple, des recherches sont en cours pour trouver des alternatives au cobalt dans les batteries lithium-ion. Des matériaux comme le nickel, le manganèse et le fer sont étudiés pour améliorer les performances des batteries tout en réduisant la dépendance au cobalt.

De plus, les entreprises peuvent s’engager à obtenir leurs minéraux de manière responsable. Elles peuvent travailler avec des fournisseurs qui respectent les normes éthiques et environnementales. Certaines entreprises ont déjà commencé à publier des rapports sur leurs chaînes d’approvisionnement pour garantir la traçabilité des minéraux.

En revanche, plutôt que de s’appuyer exclusivement sur la RDC, les entreprises peuvent diversifier leurs sources d’approvisionnement. D’autres pays, comme l’Australie, le Canada et le Brésil, produisent également des minéraux utilisés dans l’industrie technologique.

En fin de compte, la transition vers des alternatives plus durables nécessite une collaboration entre les entreprises, les gouvernements et les consommateurs. En encourageant des pratiques d’approvisionnement responsables et en investissant dans la recherche sur les matériaux, nous pouvons réduire l’impact environnemental et social de l’industrie technologique. Lire aussi : RDC : Vers des poursuites contre Apple pour utilisation illégale de minerais congolais ? – Infocongo