Procès de militaire meurtrier à Goma

Le tribunal militaire de garnison de Goma a condamné le soldat Tumaini Mazilani Jean de Dieu, membre de la 11e brigade des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), à la peine de mort. Cette sentence a été prononcée mercredi 17 avril. Le soldat était accusé de trois chefs d’accusation : violation des consignes, tentative de meurtre, et dissipation de munitions de guerre.

Tout s’est déroulé aux alentours de 17 heures locales mercredi, lorsque le capitaine magistrat Kalondji Nkubi a rendu son verdict. Le jeune soldat, affecté aux opérations militaires dans le groupement de Rusayo, au territoire de Nyiragongo (Nord-Kivu), a été reconnu coupable d’avoir tenté de tuer et d’avoir enfreint les règles établies.

Soldats FARDC condamnés à mort
Soldats FARDC condamnés à mort (archives infocongo.net)

L’incident a eu lieu lorsque le militaire et l’un de ses compagnons d’armes ont quitté leurs positions opérationnelles sans autorisation pour s’approvisionner en vivres à Goma. La police militaire les a appréhendés en patrouille, et lors d’une altercation, ils ont tenté de lui ravir son arme. Malheureusement, quatre balles ont accidentellement touché un motard qui transportait l’un des patrouilleurs.

Le motard a été grièvement blessé et a été conduit à l’hôpital CEBCA-Ndosho, où il a été pris en charge par le CICR. Le soldat condamné a justifié ses actions en affirmant que lui et ses collègues n’avaient pas été payés depuis cinq mois et qu’ils ne mangeaient qu’une seule fois par jour dans leur campement. Cette situation aurait conduit au vagabondage des militaires hors de leurs campements. Lire aussi : Bunia : 21 prévenus, dont 3 officiers FARDC, jugés en chambre foraine – Infocongo

Les implications de cette condamnation

La condamnation à la peine de mort du soldat Tumaini Mazilani Jean de Dieu, membre de la 11e brigade des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), a des implications significatives. En effet, la peine capitale sert souvent de dissuasion pour d’autres militaires et membres des forces de sécurité. Elle envoie un message clair que les actes répréhensibles seront sévèrement punis.

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De plus, en condamnant un soldat pour des infractions graves telles que la tentative de meurtre et la violation des consignes, le tribunal militaire cherche à rétablir l’ordre et à maintenir la discipline au sein des forces armées.

Notons par ailleurs que la condamnation vise à rendre justice à la victime, en l’occurrence le motard grièvement blessé par les balles accidentelles. Cela montre que les actes de violence ne resteront pas impunis.

Réflexion sur les conditions de vie des militaires congolais

Le soldat condamné a mentionné que lui et ses collègues étaient impayés et mal nourris. Cette situation soulève des questions sur les conditions de vie des militaires et peut inciter à revoir les politiques de rémunération et de soutien aux troupes.

La situation des soldats congolais est complexe et soulève plusieurs problèmes. Pour rappel, la RDC fait face à une grave crise humanitaire, notamment dans la province du Nord-Kivu. Les combats entre la rébellion du M23 et l’armée congolaise ont entraîné des déplacements massifs de populations. Des centaines de milliers de personnes sont affectées, et la ville de Goma compte au moins 600 000 déplacés.

FARDC tracasseries
Soldats FARDC au Nord-Kivu (ph archives infocongo.net)

Depuis des décennies, la RDC peine à se doter d’une armée solide. Au lieu d’investir dans l’armée, les politiciens congolais préfèrent détourner les maigres ressources existantes en s’octroyant des salaires exorbitants.

La mauvaise gestion politique, l’intégration insuffisante des anciens rebelles, le manque de contrôle des troupes et l’impunité totale des militaires coupables d’exactions contribuent à la situation difficile des soldats congolais, qui vivent dans des conditions précaires. Certains affirment ne pas avoir été payés pendant des mois et ne manger qu’une fois par jour dans leurs camps. Cette situation les pousse parfois à quitter leurs positions opérationnelles sans autorisation, comme dans le cas du soldat condamné à la peine de mort à Goma.

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En somme, la combinaison de la crise humanitaire, du manque de ressources, de la mauvaise gouvernance et des conditions de vie difficiles contribue au non-paiement des soldats congolais.