Plénière à l'Assemblée provinciale du Nord-Kivu

L’impensable s’est produit ce mercredi 28 février 2024 à l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu. L’organe législatif, symbole de la démocratie locale, s’est avoué incapable de financer ses propres opérations, sombrant dans une dépendance humiliante de la mission onusienne, la MONUSCO.

En effet, lors d’une session extraordinaire ce 28 février, le président de l’Assemblée provinciale, Kambale Nzughundi, a lâché l’aveu : « les documents seront imprimés par la MONUSCO pour que tous les députés provinciaux aient une copie ».

Cette déclaration, teintée de tristesse et d’impuissance, résonne comme un glas funèbre pour la souveraineté provinciale.

Un mirage de richesse

La République Démocratique du Congo (RDC), réputée pour ses richesses incommensurables, se retrouve incapable de financer le fonctionnement de ses institutions locales. Le Nord-Kivu, province meurtrie par des conflits incessants et une pauvreté endémique, n’échappe pas à la triste réalité.

L’ironie du sort est que la MONUSCO, dont le départ est prévu pour décembre 2024 (juin 2025 au plus tard), se retrouve en position de sauveur financier. La mission onusienne, que le gouvernement et la population congolaise aspirent à voir partir, devient un refuge face aux défaillances criantes de l’Etat.

Un miroir aux multiples reflets

Le cas de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Un regard attentif révèle une multitude de bâtiments publics, financés par la MONUSCO, qui symbolisent l’incapacité du pays à assumer ses responsabilités.

L’aveu de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu est un électrochoc salutaire. Il met en lumière la dépendance insoutenable du pays des aides extérieures et l’impérieuse nécessité d’une introspection profonde. Lire aussi : Nord-Kivu : les élus vont siéger et légiférer dans un paradoxe sécuritaire

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Amour Imani Christian