Parlement angolais

Le Parlement angolais a donné le feu vert à l’envoi d’un contingent d’environ 500 soldats en République démocratique du Congo (RDC), vendredi 17 mars, après l’échec d’un énième cessez-le-feu que Luanda avait contribué à négocier entre les troupes gouvernementales et les terroristes du M23 armés et soutenus par le Rwanda.

Les députés angolais ont formellement approuvé, par un vote à l’unanimité lors d’une session extraordinaire retransmise en direct à la télévision, une décision annoncée samedi par la présidence.

Armée angolaise
Armée angolaise

Mercredi, le ministre d’État et chef de la Maison de sécurité, le général Francisco Furtado, a précisé sur une radio locale que le contingent serait composé de 450 à 500 hommes envoyés pour douze mois.

Pour rappel, l’Angola joue un rôle de médiateur dans ce conflit, mais le dernier cessez-le-feu annoncé n’a pas été respecté la semaine dernière.

Sécuriser les zones occupées par le M23

Cependant, l’objectif de la mission militaire angolaise est de « sécuriser les zones où sont stationnés les membres du M23 et protéger » une équipe chargée de surveiller le respect du cessez-le-feu, selon la présidence.

L’envoi de militaires a été décidé après consultations avec Kinshasa, a souligné le ministre angolais.  Les soldats angolais ne viennent pas « pour attaquer, mais pour vérifier comment les choses se passent », a assuré en début de semaine le chef de la diplomatie congolaise.

Les présidents Félix Tshisekedi (RDC) et Joao Lourenço (Angola) à Luanda le 18/03/2023

Equipe ad hoc d’évaluation attendue au Nord-Kivu

Une équipe technique est attendue la semaine prochaine au Nord-Kivu pour évaluer les conditions de déploiement des militaires angolais. Cette équipe sera composée des militaires membres du mécanisme ad hoc de vérification. Ce n’est qu’à la fin de cette mission qu’une date sera communiquée sur le début déploiement de ce contingent, le tout après avoir pris langue avec le M23 et le gouvernement congolais. Le travail préparatoire est encore énorme avant d’arriver aux résultats concrets qui doivent également gérer le sort des dépendants des combattants du M23.

Lire :  Les rebelles du M23 sont toujours à Kibumba, selon des sources locales

Pour sa part, le président congolais, Félix Tshisekedi, s’est rendu en Angola samedi 18 mars, en visite officielle et a eu un tête-à-tête avec son homologue Joao Lourenço.

Notons que l’est de la RDC, frontalier notamment du Rwanda, est le théâtre d’une flambée de violences depuis que les terroristes du M23 ont repris les armes fin 2021, et se sont emparés de pans entiers du territoire.

En réaction, une force régionale a été créée par la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est (AEC) pour superviser le retrait des combattants du M23. Des soldats kényans et burundais sont déjà déployés à l’est de la RDC. Lire aussi :