Populations déplacées internes au Nord-Kivu

Des déplacés de Rutshuru (Nord-Kivu) ont entamé, depuis un mois, un retour progressif dans leurs villages, fuyant les mauvaises conditions de vie dans les sites d’accueil.

« Ces retournés souhaitent vivre sous la barbe des rebelles du M23 que de mourir de faim ».

Ce retour est observé pour la majorité, dans les groupements Binza, Bukoma, Rutshuru-centre, dans la cité de Kiwanja et dans les agglomérations de Rubare, Bunagana et Rumangabo. Il concerne pour la plupart ceux qui ont fui vers Kanyabayonga, Kibirizi, Vitshumbi et dans le territoire de Lubero.

Ces retournés disent être découragés, sans espoir du côté du gouvernement, pour rétablir la paix dans leurs milieux d’origine, vu l’espace que continue à occuper le M23.

Enfants déplacés de Rutshuru
Enfants déplacés de Rutshuru

Ils font savoir que dans ces zones de retour, plusieurs structures sanitaires et pharmacies n’ont plus de médicaments et produits de première nécessité.

Les rebelles leur auraient interdit de faire entrer les médicaments dans cette région, où les écoles, ne sont plus opérationnelles.

Cependant, d’autres déplacés notamment les habitants de Tongo, Bambo, Bishusha, Kisigari et Rugari, où des combats se poursuivent entre les FARDC et le M23, ne sont toujours pas favorables au dans leurs villages d’origine, sous occupation du M23 et de leurs alliés rwandais.

Masisi : situation difficile des milliers de déplacés internes

Pendant ce temps, des milliers de déplacés de Kitshanga, Mwesso et Kalembe vivent, depuis quelques jours, dans des situations difficiles dans la partie Ouest du territoire de Masisi (Nord-Kivu).

Selon la société civile locale, ces personnes ont fui l’avancée du M23 qui affronte les FARDC sur l’axe Sake-Kitshanga. Certains se sont dirigés notamment à Masisi-Centre, d’autres vers Pinga, en territoire de Walikale.

ONG Concern à Masisi
L’ONG Concerne en activité à Masisi

Dans ces lieux de refuge, ces déplacés vivent dans des conditions désastreuses car ils sont dépourvus de tout. 

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Selon la société civile de Sake, la cite de Sake située à environ 30 KM de Goma, a accueilli, depuis jeudi dernier, plusieurs déplacés en provenance de la partie Sud du territoire.

Ce sont notamment les populations de Kilorirwe, Makombo, Karenga, Kabati, Kakomero, Kingi et Nyamitaba. Ces dernières ont trouvé refuge dans des écoles et églises de la place tandis que d’autres sont dans de familles d’accueil.

Le président de la société civile de Masisi, Telesphore Mitondeke sollicite un couloir humanitaire afin d’éviter le pire, vu la situation humanitaire désastreuse. En effet, la société civile de Sake redoute une famine à Sake-centre et à Goma qui s’approvisionnent des produits vivriers à partir des agglomérations vidées de leurs populations. Lire aussi: Le site des déplacés de Kanyaruchinya, au Nord-Kivu, reçoit 1000 nouveaux ménages